Nous refusons que l’accident de la route soit considéré comme une fatalité. Nous n’acceptons pas ces drames absolus que sont les tués et les blessés graves, car ils sont tous évitables. Un seul objectif, une seule boussole, une seule vision possibles pour nos actions : zéro victime de la route.
La sécurité routière a tout à gagner à s’inspirer des démarches « vision zéro ». Ces démarches, déjà adoptées dans de nombreux secteurs : industrie, hôpitaux, travaux publics…, abordent la sécurité dans sa globalité avec un objectif d’amélioration continue.
L’objectif zéro tué et blessé grave à l’horizon 2050 est acté par l’ONU et l’Europe. Nous exigeons que cet objectif, également signé en 2020 par l’État français (accord de Stockholm), soit concrétisé par une feuille de route s’appuyant sur une réelle volonté politique.
Le nombre de tués sur les routes de France métropolitaine n’évolue plus depuis 10 ans (3 268 tués en 2013, 3 267 tués en 2022 *). Comment peut-on s’y résigner ?
*chiffres issus du bilan de l’accidentalité 2022 de l’ONISR
À l’échelle européenne, la France a de mauvais résultats. Elle occupe le milieu du classement alors qu’elle pourrait faire beaucoup mieux. Cette position est indigne de notre pays. Nous exigeons que soient mises en œuvre une volonté et une politique qui permettent d’aligner la France sur les meilleurs pays européens (Suède, Danemark, Irlande…) dont la mortalité sur les routes est deux fois moins importante. Ces pays ont tous adopté l’objectif zéro en s’inspirant de la méthode du « Système sûr*» et bénéficient d’une pleine implication des pouvoirs publics. Ceci expliquant cela.
L’histoire de la sécurité routière en France démontre qu’une volonté politique forte donne des résultats. La sécurité routière, déclarée cause nationale en 2002 par le gouvernement, a permis de diviser par deux le nombre de victimes en quelques années. Qu’est ce qui nous empêche de faire la même chose aujourd’hui ?
Plus largement, l’objectif zéro porte également une vision extrêmement positive de l’évolution de notre société. Alors que les mesures de contrôle et de régulation sont encore trop souvent perçues comme punitives et négatives, le respect des règles et leur acceptation est un élément clé qui doit permettre à chacun de se déplacer en sécurité. Cette progression de la sécurité vers le zéro victime doit être abordé comme un progrès sociétal et non comme une variable d’ajustement appréciée au seul regard de l’acceptabilité immédiate. En cela, l’objectif zéro peut et doit être considéré comme une vision porteuse de progrès pour notre société.