Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !
État des lieux
Goran Nilsson est un chercheur suédois de l’Institut National de Recherche sur les Routes et les Transports. Il s’intéresse au lien entre les accidents routiers et la vitesse moyenne à la faveur d’un évènement très important dans son pays : le passage du sens de circulation de gauche à droite en septembre 1967. À cette date, pour des raisons évidentes de sécurité,
la vitesse limite sur les routes est énormément réduite et ne sera augmentée qu’au fil des années. Pendant toute cette période d’adaptation, les nombres d’accidents, de blessés et de tués sont mesurés, en même temps que la vitesse moyenne. Nilsson exploite ces mesures étalées sur plus de dix ans et publie en 1982 un premier résultat qui sera connu ensuite sous le nom de modèle de Nilsson qui rend assez bien compte des variations observées du nombre de tués en fonction de la vitesse moyenne. Si N1 et N2 désignent les nombres de tués lorsque les vitesses moyennes valent V1 et V2, alors selon Nilsson :
Uniquement dans le cas particulier où les vitesses V1 et V2 sont très voisines, c’est-à-dire ne diffèrent que de quelques pour cent, la formule de Nilsson se simplifie énormément en :
En conclusion, ce que montraient les mesures de l’accidentalité suédoise étudiée par Nilsson, c’était que le nombre de tués variait excessivement rapidement avec la vitesse moyenne. C’est la puissance 4 de sa formule qui en était responsable. Par exemple, si la vitesse moyenne diminue de 15%, la formule de Nilsson prédit que le nombre de tués diminue de 52%. Par contre, si la vitesse moyenne augmente de 15%, alors
le nombre de tués augmente de 75%. Il n’y a pas symétrie. Ces résultats sont d’une importance considérable et expliquent en quoi l’abaissement des limitations de vitesse est si fondamental (et sensible) pour les politiques de gestion de la mortalité routière. Notons que Nilsson s’intéressait à la mortalité sur l’ensemble des routes suédoises, avec des vitesses moyennes mesurée sur l’ensemble de ces routes.
Pour les blessés uniquement, Nilsson modifiait sa formule en préconisant une puissance 3 pour les blessés graves et 2 pour les blessés légers.
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