Quels sont les effets physiologiques de l’alcool ?

Dispositions légales

– En dessous de 0,5 g/l d’alcool dans le sang, les conducteurs sont dans la légalité. Toutefois, cette limite est abaissée à 0,2 g/l pour les conducteurs avec permis probatoire ou les conducteurs transportant des passagers.

– On parle d’alcoolémie contraventionnelle lorsque le taux d’alcool dans le sang est compris entre 0,5 et 0,79 g/l. Les sanctions se traduisent par une perte de points (6), une amende forfaitaire (135€) et la possibilité de suspension du permis de conduire (jusqu’à 3 ans).

– On parle d’alcoolémie délictuelle lorsque le taux d’alcool dans le sang est supérieur à 0,8g/l. Les sanctions sont évidemment bien plus sévères que pour l’alcoolémie contraventionnelle pouvant aller jusqu’à la prison, l’annulation du permis, la confiscation de la voiture …

Pourquoi cette limite de 0,5 g/l ?

Parce qu’au-delà, il est certain (et probable dans l’intervalle 0,2 et 0,5 g/l) que le conducteur ressente simultanément les phénomènes suivants :

– son champ visuel est rétréci,

– sa perception du relief, de la profondeur et des distances est modifiée,

– sa sensibilité à l’éblouissement augmente,

– sa résistance à la fatigue et sa vigilance diminuent,

– ses mouvements sont moins coordonnés,

– l’alcool a un effet désinhibant qui amène le conducteur à sous-évaluer les risques et surestimer ses capacités.

De plus, nombre de ces effets augmentent en puissance avec la vitesse.

Comment atteint-on 0,2g/l ?

Pour fixer les idées, en moyenne (cela varie avec la corpulence et s’il s’agit d’un homme ou d’une femme), on atteint 0,2 g/l d’alcool dans le sang en ayant bu :

– soit 1 verre de vin (10 cl à 12°),

– soit 1 verre de bière (25 cl à 5°),

– soit 1 verre de whisky (3 cl à 40 °)

– soit 1 verre de pastis (3cl à 45°)

– soit 1 verre de champagne (10cl, à 12°)

La nature de la boisson importe peu, c’est la quantité d’alcool qu’elle contient qui compte.

Et pourquoi pas une limite à 0,2 g/l ?

Dès le 9 juillet 2007, le Conseil National de Sécurité Routière (CNSR) avait recommandé d’abaisser le taux légal d’alcoolémie de 0,5 g/l à 0,2g/l afin de prendre en compte le sur-risque des faibles alcoolisations et de ses conséquences. Mais par crainte que l’opinion publique oppose le discours des spécialistes en alcoologie et accidentologie aux revendications des viticulteurs, producteurs et distributeurs, opérateurs économiques, les politiques ont décidé d’appliquer ce taux à seulement quelques usagers : les conducteurs titulaires d’un permis probatoire, les élèves conducteurs, les conducteurs de véhicules de transport en commun et les conducteurs soumis à l’éthylotest antidémarrage (EAD). L’application homéopathique de la façon dont cette mesure est appliquée apparaît paradoxale dans la France qui s’est engagée dans la « vision zéro ».

Le modèle suédois

Le parlement suédois a voté dès 1990 un abaissement de la limite légale à 0,20 g/l.

Rappelons que la Suède est championne du monde de la sécurité routière. Elle mène une guerre sans pitié contre l’insécurité routière et les comportements dangereux au volant, à l’aide de politiques “tolérance zéro”. Les Suédois appliquent des règles très strictes en termes d’alcoolémie au volant et de respect des limitations de vitesse, avec des sanctions lourdes en cas de manquement à celles-ci. L’amende moyenne pour une alcoolémie est de 2.000 €.

En Suède, les amendes sont très souvent calculées en fonction du revenu du conducteur, de façon à ce qu’elles soient dissuasives, quels que soient les revenus de celui-ci. Un conducteur millionnaire qui roulait à 26 km/h au-dessus de la limite autorisée s’est vu appliquer une amende de 54.000 €, ce qui serait impensable en France. Le gouvernement suédois s’assure donc que les amendes dissuadent tous les conducteurs, et pas seulement ceux aux revenus moyens voire faibles.

Quelle est la durée d’élimination de l’alcool ?

– Après consommation d’alcool, le taux d’alcool dans le sang met entre 30 et 60 minutes pour atteindre son niveau maximal, selon que la personne était à jeun ou a mangé.

– Ensuite, le taux d’alcool décroît lentement au fil du temps, différemment selon le sexe. En moyenne :

  • Chez les hommes, le taux d’alcool diminue par heure de 0,10 à 0,15 g/l,
  • Chez les femmes, le taux d’alcool diminue par heure de 0,085 à 0,10 g/l.

Il faut noter que ces chiffres ne sont qu’une estimation générale et peuvent un peu varier en fonction des individus.

À titre d’exemple, après environ 4 verres d’alcool, un homme atteignant un taux d’alcoolémie maximal de 0,8 g/l mettra 2 heures pour revenir en dessous du seuil légal de 0,5 g/l. Chez une femme, il faudra compter 30 minutes de plus, soit environ 2h30.

Au total, il faut compter 6 à 10 heures pour que l’alcool soit complètement éliminé de l’organisme, à partir du dernier verre consommé.

On entend parfois dire : « J’ai l’habitude de boire, ça ne me fait plus d’effet ». Effectivement, avec l’usage et le temps, les valeurs des seuils d’ivresse remontent. Résultat : le consommateur augmente la quantité absorbée pour retrouver les effets initiaux et, s’il conduit, il est ramené aux risques d’avant d’être devenu un habitué !

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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