État des lieux
Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :
Avec la mobilisation de tous, c’est possible !
Le rythme des dégradations lourdes des radars (incendie, coup de fusil, etc.) s’est accéléré. Depuis le 1er novembre, on constate qu’il y a en moyenne, un radar tourelle fortement dégradé chaque jour. Malgré tous ces actes de vandalisme, ce mois de novembre nous permet d’envisager les résultats de 2019 proches de ceux de 2018, qui fut l’année la moins meurtrière depuis qu’il existe des statistiques. Sans ces dégradations, qui perdurent depuis plus d’un an, beaucoup d’autres vies auraient été épargnées.
Lorsqu’il y a une volonté au plus haut niveau de l’État, les dossiers avancent
Le 14 juillet 2002, lors d’une interview à l’Élysée, Jacques Chirac crée la surprise « Je suis absolument horrifié par le fait que les routes françaises sont les plus dangereuses d’Europe. » et annonce que la lutte contre la « violence routière », la « barbarie », sera une priorité de son quinquennat. Des mesures chocs sont annoncées et mises en place : fin de l’amnistie présidentielle, circulaire – Nicolas Sarkozy – contre les indulgences routières, mise en place des radars automatiques à partir de 2003 avec une faible tolérance pour les petits excès de vitesse, renforcement des sanctions en cas d’absence de port de la ceinture de sécurité à l’arrière, etc. . La mortalité s’élevait à 8 274 tués lors de l’élection de Chirac en mai 2002, elle sera de 4.917 quand Rémy Heitz, délégué interministériel à la sécurité routière, quittera cette fonction en novembre 2006, soit une baisse de 40% en 42 mois.
Lorsqu’il n’y a pas une volonté au plus haut niveau de l’État, les dossiers s’enlisent.
En octobre 2013, les 17 experts du Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR), recommandent un abaissement de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur le réseau à chaussées non séparées. Ils estiment que cette mesure sauverait plus de 350 vies par an.
Le 9 janvier 2018, Edouard Philippe, annonce le passage du 90 au 80 km/h. Une mesure que l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait refusée d’adopter en 2013. Le 15 janvier 2019, Emmanuel Macron se dit ouvert à des aménagements. Des ministres suivent.
Parmi ceux-ci, le 2 décembre 2019, à la journée de la filière automobile, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire vantait la puissance économique du secteur devant un parterre d’industriels et déclarait sa flamme à la bagnole : « J’aime la voiture, j’adore la voiture. J’aime conduire, j’adore conduire. […] La voiture, c’est la France […], c’est notre culture » 1 .
Le 19 novembre dernier, l’Assemblée nationale a adopté définitivement le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) qui permet le retour aux 90 km/h. Nous saluons la persévérance des experts du CNSR qui ont émis en juillet dernier des préconisations qui embarrassent les élus désireux de rétablir le 90 km/h, car elles pourraient mettre en cause leur responsabilité. Ainsi, ne pourraient repasser à 90 km/h que les sections de route de plus de 10 km dotées de séparations physiques, d’alertes sonores en rive et dépourvues de tourne-à-gauche, de croisements, et où l’on ne trouve pas d’arrêt pour les transports en commun.
En 2013, il y avait 3.268 tués et de tous ces errements il en ressort que pendant ces 12 derniers mois il y en a eu 3.235, soit une baisse de 1% en 59 mois!
Faut-il souligner une deuxième fois : de 2002 à 2007 il y a eu une baisse de 40%, et de 2013 à 2019 une baisse de 1%. La DSCR devrait se pencher sur ce problème.
Même dans le domaine de la sécurité routière il faut un premier de cordée qui donne et assure l’élan.
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