Analyse bilan de sécurité routière mars 2019

Le saccage des Champs Elysées est insupportable et condamnable.
Le saccage des radars est tout aussi insupportable et condamnable.
La courbe met en évidence l’effet dévastateur du sabotage des radars.

 

La vitesse tue, sa diminution épargne des vies
Nous avons observé, qu’après l’apparition des radars, la vitesse moyenne avait baissé de 11% entre 2002 et 2008 et que la mortalité routière avait baissé de 44%. Cette diminution de la mortalité avait profité à tous les usagers motorisés et non motorisés : -50% pour les automobilistes, -23 % pour les motocyclistes, -34% pour les cyclistes et -37% pour les piétons. Cette observation montre que la réduction de la vitesse des véhicules à moteur diminue la mortalité de tous les usagers, qu’ils soient dans ces véhicules ou à l’extérieur comme les piétons ou les cyclistes. À plus faible vitesse, le conducteur est plus à même de respecter l’article R 412-6 du code de la route qui rappelle que « tout conducteur doit, à tout moment, adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers des voies ouvertes à la circulation. Il doit notamment faire preuve d’une prudence accrue à l’égard des usagers les plus vulnérables » L’augmentation de l’accidentalité des usagers vulnérables, piétons et cyclistes, est liée au saccage des radars qui entraîne une augmentation générale de la vitesse de circulation et par conséquent une augmentation de toutes les victimes : « quand on passe les bornes, il n’y a plus de limites » (A Jarry).

L’aggravation de la mortalité routière impose de restaurer le contrôle
automatique des vitesses et le maintien du 80 km/h.
L’augmentation de la mortalité routière de ce début d’année confirme l’effet dévastateur du sabotage des radars. Selon les calculs de l’Observatoire national interministériel de sécurité routière, sans ces dégradations, 30 vies supplémentaires auraient pu être sauvées chaque mois, soit 150 depuis le début des manifestations des « gilets jaunes » (voir le communiqué de presse du ministère de l’Intérieur du 28 janvier 2019). Les saboteurs courent toujours. Malgré l’urgence et la gravité de la situation, les radars qui ont épargné des milliers de vies ne sont toujours pas remplacés par des voitures radars banalisées promises depuis 5 ans.

En novembre 2013, les experts du Conseil national de sécurité routière, qui avaient proposé la limitation à 80 km/h, avaient précisé qu’elle pouvait sauver 350 à 400 vies par an si elle était appliquée sur l’ensemble du réseau départemental à voies non séparées. Par contre, si cette mesure n’est appliquée que partiellement, les experts estiment qu’elle ne sauverait que 210 à 240 vies, soit 150 vies perdues. Malgré cet avertissement des experts, beaucoup d’élus locaux, en tirant argument de leurs croyances au mépris des connaissances accidentologiques, ont mené une campagne populiste contre le 80 km/h. Ils reprochent au pouvoir central d’imposer cette limitation sur tout le réseau bidirectionnel hors agglomération sans tenir compte des caractéristiques locales qu’ils estiment « acceptables » pour une vitesse supérieure.

Si le Premier ministre a imposé le 80 km/h sur ces départementales « sans séparateur », sur lesquelles il y a le plus grand nombre de tués (près de 60%), c’est parce que les élus locaux ne l’avaient pas fait, bien qu’ils en avaient le pouvoir auparavant. Ce qui est choquant, ce n’est pas l’immixtion de l’Etat ; c’est l’inaction de ces élus, leur arrogance, leur déni de la connaissance.

Le 80 km/h c’est bon pour :
Sauver des vies : en 2018, sur les routes en France il y a 3259 tués ; les experts annoncent 350 à 400 vies sauvées par an (une baisse de 10% !)
La transition écologique : la réduction de la vitesse baisse la consommation de carburant et les émissions de polluants. Elle contribue à la réalisation de l’engagement de la COP 21
La dépense publique : l’insécurité routière coûte 50 milliards d’euros à la collectivité.
Épargner 350 vies et dix fois plus de blessés, ce que le « 80km/h » rend possible, permettrait à la collectivité de réduire d’autant ce gâchis économique au profit de l’amélioration du pouvoir d’achat des plus démunis.

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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