Analyse bilan de sécurité routière mai 2020

Cette baisse de 15,6% s’explique par la forte diminution des déplacements routiers résultant des restrictions imposées par le confinement de la population jusqu’au 11 mai, puis le déconfinement progressif. N’oublions pas que pendant le confinement, en avril le trafic avait baissé de 70% et la mortalité de 55,8%. Sur ces mêmes bases, la baisse de la mortalité de ce mois de mai aurait dû être plus importante, mais les conducteurs se lâchent, les gros excès de vitesse augmentent (+15%), le saccage des radars se poursuit, etc.

Le téléphone au volant : 1 accident corporel sur 10 !
Le nouveau délégué à la sécurité routière devra, pour recadrer toutes ces dérives, sortir des mesures autrement plus fortes que celle du 18 mai dernier qui rajoute une peine complémentaire de suspension (et non d’annulation) du permis de conduire , pouvant être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle, si l’usage du téléphone au volant est assorti d’une autre infraction commise en même temps (excès de vitesse, refus de priorité,
etc.)

Des études (américaine, australienne et française) ont montré que l’usage du téléphone par le conducteur d’un véhicule, main libre ou pas, mobilise les mêmes facultés cérébrales que celles qui sont nécessaires à la conduite. Oreillette, kit mains libres, Bluetooth, téléphone tenu à la main… l’utilisation du téléphone au volant multiplie le risque d’accident par 3 : 1 accident corporel sur 10 est associé à l’usage du téléphone au volant.

Les chercheurs ont conclu que parler au téléphone en conduisant équivaut sur le plan comportemental à avoir dans le sang un taux d’alcool supérieur à taux sanctionné par la loi.

Pour rappel, le risque d’accident mortel lié à une consommation d’alcool de 0,5g/l, est multiplié par 2,7. Le sur-risque moyen pour le cannabis est de 1,8. Cependant, les systèmes intégrés aux véhicules ou aux casques de moto, c’est à dire qu’on ne porte pas dans l’oreille, et qu’on ne tient pas le téléphone au volant sont tolérés, bien que présentant des sur-risques supérieurs au cannabis et à l’alcool. Nous ne cessons de dénoncer cette incohérence. La
réglementation doit interdire toutes les technologies mises en œuvre par les industriels pour contourner les règlements alors qu’ils connaissent les méfaits de ces moyens détournés. On ne peut pas se contenter de promouvoir une communication du genre « Téléphoner ou conduire, il faut choisir ! ».

L’Allemagne a le courage d’interdire les avertisseurs de radars.
En 2011, la France tente d’interdire les avertisseurs de radars. Mais devant la fronde menée par les fabricants de ces appareils (Tom Tom, Coyote et consorts), l’affaire est soldée par un changement de nom. Au final le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, et les fabricants s’entendent comme larrons en foire pour décider de ne plus parler d’avertisseurs de radars, mais « d’assistants d’aide à la conduite ». Fondamentalement, cela ne change rien : ce détournement sémantique autorise de fait les conducteurs à signaler les radars à leur communauté. Cette tartuferie n’empêche pas le ministre de s’exclamer sur BFMTV et RMC Info, le 29 août 2011 « Nous sommes en train de faire de ces avertisseurs communautaires un élément fort de notre politique de sécurité routière ». Cette pratique a fortement contribué à la dégradation de la sécurité routière et nous en subissons toujours les méfaits. En Allemagne, le pays des grosses voitures bridées à 250 km/h, ces avertisseurs sont désormais interdits. Par crainte de contamination, la fameuse Ligue des conducteurs, nano-lobby anti-sécurité routière, lance une nième pétition sur les réseaux asociaux pour, cette fois, sommer le gouvernement de ne pas suivre l’exemple de nos amis allemands : « L’interdiction des signalements des radars en Allemagne ne doit pas, aujourd’hui, servir de nouveau prétexte à une même interdiction en France. ».

Nous attendons toujours un préventeur à tête de la sécurité routière.
Le poste de délégué à la sécurité routière est vacant depuis 16 semaines. Le gouvernement ne semble pas avoir trouvé la personne aguerrie qui maîtrise ce dossier, et pourtant il y a urgence, la situation se dégrade !

 

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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