Analyse bilan de sécurité routière juin 2023

Pour atteindre l’objectif de « -50% de tués sur la décennie 2021-2030 », engagement pris par la France, il faut une baisse de 13,5% par an sachant que depuis 10 ans la sécurité routière est devenue une variable d’ajustement de l’acceptabilité sociale. Avec une baisse sur les 12 derniers mois de 4%, on en est loin. Ce n’est pas le verbiage de nos ministres au Comité interministériel de sécurité routière (CISR) du 17 juillet qui permettra d’améliorer la situation : suppression du retrait de points pour les « petits » excès de vitesse, permis de conduire à 17 ans, et autres, voire notre communiqué de presse du lundi 17 juillet 2023 (https://www.violenceroutiere.fr/2023/07/17/communique-de-presse-lcvr-suite-au-cisr-du-17-juillet-2023/).

Nous avons déjà connu une période de 1997 à 2002 (gouvernement Jospin), aussi catastrophique que ces 10 dernières années avec une baisse moyenne de la mortalité de 0,45% par an ! Notre présidente Chantal Perrichon avait pris son bâton de pèlerin et avait convaincu l’Élysée de sortir les radars. On connaît le succès : une baisse moyenne annuelle de 9,5% pendant le mandat présidentiel de Jacques Chirac (2002-2007). Elle a tracé la voie. Nous savons ce qui nous reste à faire pour que le zéro accident ne soit plus une chimère.

Chantal n’est plus ; Ghislaine, militante depuis 40 ans à la Ligue et ancienne présidente, lui écrit :

« Nous étions là.

Nous la vieille garde.

Ceux qui t’entouraient depuis 25 ans. Ceux que tu appelais avec tendresse « L’âme de la Ligue » Gérard, Pierre-Louis, Claude, Jean-Marie, Josiane, Jean-Yves, Jean-Luc. Ils sont venus t’accompagner une dernière fois, tous plus ou moins cabossés par l’âge.

Jusqu’à ce jour tu n’avais jamais pris une décision sans les consulter. Ta force tu la puisais dans le groupe ; en écoutant les arguments de chacun tu t’appliquais à en faire la synthèse avec fidélité

Et puis il y avait ceux nombreux qui étaient là par la pensée.

La première fois que je t’ai rencontrée c’était en 1995, ou 1996 je ne sais plus. Jean-Marie animait ce qu’on avait appelé pompeusement « un stage de formation Justice » qui avait lieu dans une grande salle au FIAP de Paris. Je t’ai vue te glisser discrètement au fond de la salle et écouter sagement. A cette époque je connaissais tous les participants et ne t’ayant jamais rencontrée j’ai pensé que tu t’étais trompée de salle. Ensuite nous avons fait connaissance et depuis notre amitié est restée sans faille. Mille fois je t’ai raconté cette histoire, mille fois tu m’as dit à quel point ce jour-là tu avais été conquise par la volonté de ces militants à lutter contre l’insécurité routière. La plupart portaient une grande souffrance. La mort d’un proche, sans les anéantir leur donnait la volonté de lutter contre cette violence routière qui leur avait fait tant de mal. Tu m’as dit comme tu avais été admirative devant leur dignité et leur détermination.

Très vite tu as su que ta place était parmi ce groupe de militants. Tu as immédiatement adhéré à cet esprit constructif. Pendant plusieurs années tu as écouté, tu as souhaité te former auprès des plus expérimentés avant d’accepter la présidence de la Ligue. Tu t’es engagée dans la Ligue comme dans la vie avec exigence et compétence. L’amateurisme et la défense d’intérêts catégoriels n’avaient pas leur place.

Ta bienveillance faisait que tous ceux qui te téléphonaient avaient le sentiment qu’ils avaient une place privilégiée dans ton cœur. Et c’était vrai. Tu connaissais l’histoire de chacun et ton empathie était sincère.

Combien de fois t’ai-je entendu me dire que tu avais le sentiment de ne pas être à la hauteur de ceux que tu devais défendre. Pourtant tous nous étions fières de te voir ou de t’entendre.

Alors merci pour tout ce que tu as fait pour nous sans penser à toi.

Voilà Chantal. En écrivant ces lignes tant de choses me reviennent en mémoire, et j’ai de la peine.

Ghislaine Leverrier »

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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