Analyse bilan de sécurité routière juin 2022

La France a t’elle encore les moyens d’ignorer longtemps le coût colossal de l’insécurité routière au delà des milliers de vies inutilement fauchées chaque année ? 
Nous rappelons à nos gouvernants, qui sont à la recherche de fonds pour améliorer le pouvoir d’achat des Français, que l’insécurité routière coûte 50 milliards d’euros chaque année, soit le budget des armées. Autrement dit, chacun des 40 millions de conducteurs dépense 1.250 € par an pour entretenir ce fléau (sur la base de 35 heures hebdomadaires, le SMIC net mensuel est de 1.328,82 €)

On se souvient que le président de la République, Jacques Chirac, avait annoncé dans la traditionnelle interview du 14 juillet 2002, qu’il érigeait la sécurité routière en priorité nationale, avec notamment l’installation des impopulaires radars automatiques. Il a maintenu cette position et surtout, il l’a assumée. « Il a toujours maintenu un cap extrêmement fort », rapporte Rémy Heitz, Délégué interministériel à la sécurité routière, « lorsqu’il y avait une tentation de relâchement, un essoufflement, à chaque fois le président rappelait en début de Conseil des ministres son attachement au sujet ». Avant sa réélection, 8.374 personnes avaient été tuées sur les routes (mai 2002). À l’issue de son second mandat, elles étaient 4.968 (mai 2007), soit une baisse moyenne de 10,3% par an. Hélas, nombreux sont les hommes politiques qui, après avoir affiché un tel volontarisme, ont fait volte-face par électoralisme.

Notre président de la République n’est pas de ceux-là, il n’a jamais porté une mesure de sécurité routière ! Alors que 15.000 personnes ont été tuées sur les routes françaises pendant son premier quinquennat, lors de son interview du 14 juillet il n’a annoncé aucune mesure pour mettre un terme à ces pertes de vies insensées. Il n’a même pas promu l’objectif de l’Union Européenne « réduire de moitié la mortalité routière, et aussi le nombre de blessés graves dans cette décennie ». Par contre, l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré publiquement le 30 juin qu’elle s’engageait, elle aussi, à faire de cette déclaration une réalité. Pour y arriver le parlement européen a voté et adopté des mesures visant à rendre obligatoire la présence de nouveaux systèmes de sécurité dans les voitures neuves. C’est ainsi que les nouveaux modèles, qui sont homologués depuis le 6 juillet 2022, sont équipés des systèmes énumérés ci-dessous. Par ailleurs, tous les nouveaux véhicules qui sortiront d’usine à partir de juillet 2024 seront eux aussi équipés de ces dispositifs.

  • Système d’adaptation intelligent de la vitesse (LAVIA) : une fois la vitesse réglementaire confirmée, le système compare en permanence la vitesse du véhicule à la vitesse réglementaire. Si cette limite est dépassée, le système agit automatiquement afin de mettre fin à l’excès de vitesse. Mais pour faire passer la pilule chez tous les automobilistes, il est aussi possible de désactiver l’ensemble du système au démarrage, ce que nous regrettons (voir notre analyse du mois de novembre 2021) ;
  • Enregistreur de données permettant d’éclaircir les circonstances d’un accident : ce dispositif permet d’enregistrer les paramètres de conduite quelques secondes avant un accident comme : la vitesse, la phase d’accélération ou de freinage, le port de la ceinture de sécurité, l’usage du clignotant, la force de la collision ou le régime moteur (voir notre analyse du mois de novembre 2021) ;
  • Système de freinage d’urgence autonome : il détecte une situation d’urgence, prévient le conducteur et active le système de freinage du véhicule ;
  • Signal lumineux de freinage d’urgence : les feux de freinage d’urgence sont activés en cas de freinage brutal, ou si le système ABS est activé et que le véhicule roule à grande vitesse. Après que le conducteur a décéléré à une vitesse basse puis, relâché les freins, les feux de freinage reprennent leur intensité lumineuse normale ;
  • Système de détection d’obstacle en marche arrière (caméra ou radar) ;
  • Alerte de perte d’attention du conducteur : lorsqu’un risque de somnolence au volant est détecté, le système émet un certain nombre d’alertes visuelles et auditives afin de “réveiller” le conducteur. Si celui-ci ne réagit pas à ces différents stimuli, l’équipement lance alors le freinage automatique du véhicule ;
  • Aide corrective au maintien dans la voie : le système d’aide au maintien dans la voie utilise une caméra installée à l’avant pour détecter le franchissement accidentel du marquage au sol. Le système avertit le conducteur en faisant vibrer le volant et en affichant une alerte visuelle.

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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