État des lieux
Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :
Avec la mobilisation de tous, c’est possible !
Pendant ce mois de juin le coronavirus était toujours là, l’activité économique tournait au ralenti d’où une reprise limitée des déplacements et par conséquent une baisse de l’accidentalité.
Notre Premier ministre s’est en allé retrouver la mairie du Havre. Nous perdons un allié de poids. Nous retiendrons de cet homme tout le courage qu’il a eu pour imposer, envers et contre tout, le 80 km/h sur le réseau secondaire …….mesure qui permet d’épargner des vies sur la route, de réduire les émissions de CO2 et de contribuer à atteindre l’engagement de la COP 21. Sous la pression des « gilets jaunes », elle fut torpillée le 15 janvier 2019 à Grand Bourgtheroulde par le président de la République : «Il faut ensemble que l’on trouve une manière plus intelligente de le mettre en œuvre. Il n’y a pas de dogme». Comme chacun sait, la manière la plus intelligente qu’ils ont trouvé pour satisfaire le « peuple automobiliste » c’est la réinstauration partielle du 90 km/h pour gagner quelques secondes au prix de la vie d’usagers et de la pollution. Ainsi les politiques opposés aux 80 km/h jugent acceptable que davantage de personnes soient tuées sur la route.
Depuis le 29 juin, nous avons une nouvelle déléguée à la sécurité routière, Madame Gautier-Melleray Marie, juriste de formation. Depuis la création de ce poste en 1972, ont été choisis 11 hommes et 4 femmes. Nous avons observé que les seules qualités du délégué ne suffisaient pas pour impulser de l’allant. Il est nécessaire que le Président fixe les objectifs, le Premier ministre et son gouvernement définissent la politique et ses priorités et le délégué interministériel à la sécurité routière mette en œuvre cette politique. Toutes les décisions et les tâches interagissent les unes avec les autres. Ce n’est que quand ces trois acteurs agissent simultanément que la sécurité routière avance. Nous avons connu des juristes qui ont rempli cette mission avec succès, mais ils étaient dans un environnement politique très engagé dans la sécurité routière (voir l’encadré ci-dessus). Malheureusement ce n’est pas le cas aujourd’hui. Nous craignons que le nouveau gouvernement ait d’autres priorités, la crise économique à venir, les prochaines élections présidentielles, etc., et que la sécurité routière qui est vécue comme étant contraignante soit encore sacrifiée. Le rejet présidentiel du 110km/h sur autoroute proposé par la Convention citoyenne pour le climat (CCC), constituée par 150 mesdames et messieurs Toutlemonde, n’est pas d’un bon augure pour l’avenir de la sécurité routière. Pourquoi ce rejet pour une mesure somme toute bénigne et surtout bénéfique pour le climat, le pouvoir d’achat, la santé et la sécurité ? En passant à 110 km/h sur autoroutes, la France ne serait pas un cas isolé. Chez nos voisins, au Royaume-Uni, en Suède la limitation des 110 km/h est déjà en vigueur. Depuis qu’un tribunal a déclaré que la politique des Pays Bas ne respectait pas les règles de l’Union européenne en matière de pollution, le gouvernement néerlandais, dominé par un parti plutôt considéré comme pro-automobilistes et surnommé à ce titre le parti « Vroum-Vroum », a baissé la vitesse maximale autorisée sur autoroute pendant la journée de 130 à 100 km/h (de 6 h à 19h). 74% des Français, selon un sondage Odoxa, sont opposés à cette réduction de la limitation de vitesse autorisée, en conséquence 74% des citoyens composant la CCC étaient certainement eux aussi, contre ce type de mesure. Mais après avoir mis leur nez dans le dossier, après avoir eu accès à la connaissance, beaucoup d’entre eux ont compris l’urgence de la situation et convaincus que la vie est la valeur suprême d’une société démocratique, ils ont estimé qu’on peut perdre quelques minutes sur la route pour sauver des vies. Finalement la Convention citoyenne pour le climat, représentative de la population, a adopté à 60% l’objectif de baisser la vitesse sur les autoroutes de 130 à 110 km/h pour diminuer les émissions de polluants, faire des économies de carburant et réduire la mortalité. Comme quoi, informés honnêtement, les Français peuvent changer d’avis.
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Avec la mobilisation de tous, c’est possible !