Analyse bilan de sécurité routière février 2023

 

Rien de nouveau, 7 à 8 tués chaque jour, la situation est toujours stagnante. La sécurité routière, par ses incantations, appelle les conducteurs à la vigilance et les piétons à utiliser les passages pour piétons et ne pas rester dans les angles morts des camions…

C’est pathétique, on en attend beaucoup plus de cette institution.

Banalisation syndicale du risque routier

Des agriculteurs du département de la Moselle ont bâché plusieurs radars dans la nuit du 14 au 15 février. Le président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de la Moselle a déclaré qu’il s’agissait « d’une initiative citoyenne agricole ».

Le 3 mars, la CGT Énergie de la Mayenne a coupé l’alimentation électrique de plusieurs radars. Une action pour dénoncer le projet de réforme des retraites « Si la sécurité routière passe par les radars, la sécurité mentale des Français passe par le retrait de cette réforme. Notre syndicat mettra tout en œuvre pour faire plier le gouvernement ».

Une telle malfaisance commise par des syndicalistes nous interpelle. D’un côté, dans le cadre de leur mandat, ils agissent pour faire avancer la sécurité au travail dans leur entreprise, d’un autre côté, en entravant le fonctionnement des radars ils banalisent le risque routier qui est pourtant un risque professionnel majeur. C’est la première cause de mortalité au travail, pour l’année 2021 :

  • 454 personnes ont été tuées lors d’un trajet professionnel,
  • 56 390 personnes ont été victimes d’un accident de la route, lié au travail,
  • 12 610 victimes d’un accident dans le cadre d’un déplacement professionnel (accident de mission).

Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent

En 1997, quand Jean-Claude Gayssot est nommé ministre des Transports, il y a 8.464 tués pendant les 12 mois précédents. Il fixe pour objectif une diminution par deux du nombre de tués en cinq ans. Quand il part en 2002, il y a 8.274 tués : promesse non tenue !

En novembre 2012, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, fixe l’objectif « moins de 2.000 tués en 2020 ». En 2019, il y a eu 3.244 tués : promesse non tenue !

En signant la Déclaration de Stockholm, qui est le document final de la troisième conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière qui s’est tenue les 19 et 20 février 2020 sous le patronage de l’OMS, la France s’est engagée à :

  • Réduire de moitié le nombre de décès et de blessures graves sur les routes à l’horizon 2030, ce qui implique une baisse moyenne annuelle de 6,7% de la mortalité et atteindre l’objectif ultime « zéro décès et blessures graves sur les routes d’ici à 2050 » (article 3 de la Déclaration)

Cependant, il y a eu une augmentation de la mortalité de 15,9% en 2021 et 10,7% en 2022.

C’est mal parti !

  • Garantir la responsabilité et l’engagement politiques au plus haut niveau (article 5 de la Déclaration).

Cependant, le président de la République délégitime le 80 km/h, enterre le contrôle technique des motos, réfute le 110 km/h sur autoroute, …

C’est mal parti ! 

  • Renforcer l’application des lois pour éviter tout excès de vitesse (article 11 de la Déclaration).

Cependant, le gouvernement réfléchit à absoudre les « petits » excès de vitesse, reporte sine die la mise en service des radars urbains, … 

C’est mal parti !

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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