Analyse bilan de sécurité routière avril 2023

 

Nous rappelons que l’engagement de la France et l’objectif fixé par l’Union européenne était de diviser par deux la mortalité routière pendant la décennie 2011-2020. La France et l’UE l’ont renouvelé pour la décennie 2021-2030, étape préliminaire qui vise à terme l’objectif zéro tué et zéro blessé grave à l’horizon 2050, appelé « Vision zéro ». Il implique une baisse moyenne annuelle de 6,7% de la mortalité, c’est-à-dire une réduction de 30% pendant un quinquennat ou de 50% pendant 2 quinquennats consécutifs. Il est parfaitement envisageable, il a déjà été réalisé pendant la décennie 2002-2012.

La courbe de la mortalité pendant le premier mandat du président Macron montre 4 périodes bien distinctes :

  • de juin 2017 à août 2018, avec une baisse de 7,1% par an, la France respecte l’objectif,
  • d’août 2018 à février 2020, la France subit le saccage en masse des radars d’où une stagnation totale de la mortalité,
  • de février 2020 à février 2021 la réduction du trafic, due aux périodes de confinement causé par le Covid, permet une baisse de la mortalité de 17,6% par an,
  • de février 2021 à mai 2022 avec une augmentation inacceptable de 25,9% par an la France retrouve son niveau de mortalité d’avant le Covid.

La politique de l’insécurité routière en France

  • Le 19 janvier 2019, le président Macron saborde le 80km/h mis en place par le Premier ministre Edouard Philippe.
  • Le 29 juin 2020, le président Macron rejette d’emblée le 110 km/h, proposée par la convention citoyenne pour le climat.
  • Le 20 avril 2023, à la demande du président Macron, le ministre de l’Intérieur annonce qu’il n’y aura plus de retrait de points pour les « petits » excès de vitesse, à partir du 1er janvier 2024.
  • Pendant ces 12 derniers mois, il y a eu 3.165 tués et 236.000 blessés dont 15.719 gravement : c’est un vrai bilan de guerre !
  • Si depuis la 1ère élection du président Macron en mai 2017, la France avait tenu l’objectif fixé par l’Europe : 1.923 vies auraient été épargnées.
  • Pour atteindre cet objectif, moins de 1.745 tués en 2027, il faudra réaliser une baisse moyenne annuelle de 13,8%. Hormis la période de Covid, en 70 ans, seules 2 années marquées par des mesures très fortes ont eu une telle baisse (1974 et 2003).

Jusqu’alors, la France a oublié qu’en signant la Déclaration de Stockholm les 19 et 20 février 2020, elle s’engageait à :

  • réduire de moitié le nombre de décès et de blessures graves sur les routes à l’horizon 2030, et atteindre l’objectif ultime « zéro décès et blessures graves d’ici à 2050 »,
  • garantir la responsabilité et l’engagement politiques au plus haut niveau,
  • renforcer l’application des lois pour éviter tout excès de vitesse.

La politique de sécurité routière en Suède

Depuis 1997, la Suède s’est fixé un objectif ambitieux en lançant son programme « Vision zéro », une nouvelle politique audacieuse de sécurité routière qui a fait l’objet d’un colloque franco-suédois à Paris le 2 juin 2004. Il s’agit d’un plan ambitieux qui s’appuie sur une stratégie globale. L’idée est de ne pas forcément faire porter toute la responsabilité d’un accident sur le seul conducteur, mais aussi sur les responsables de l’entretien des routes, les communes, …. De plus, la Suède a choisi une politique pénale ultra stricte : le taux d’alcoolémie autorisé dans le sang est fixé à 0,2 g par litre de sang, soit…. zéro verre d’alcool. Un contrôle positif à l’alcootest entraîne une suspension de permis d’un an et l’amende est proportionnelle au revenu du coupable, ce qui équivaut en moyenne à une amende de 2.000 euros. En France, la consommation d’alcool entre 0,5 et 0,8 g par litre de sang est passible d’une amende de 135 euros et d’un retrait de 6 points.

Par ailleurs, les routes ont été aménagées pour être moins dangereuses : passages piétons quasi systématiquement surélevés, multiplication des chicanes et limitations de vitesse variables sur une même portion de route pour inciter à la vigilance, routes à circulation alternée (permettant de doubler sans danger) et pistes cyclables protégées par une barrière.

Et pendant ce temps, en France le nombre de tués sur autoroute a augmenté de…14% en 2022 par rapport à 2019, oui vous avez bien lu, 14%, passant de 263 à 300 tués.

Aussi sûres que les autoroutes et beaucoup moins chères

Depuis 25 ans les Suédois aménagent une partie de leurs routes en rase campagne en « 2+1 ». Le principe est simple :

– élargissement de la chaussée de manière à y permettre l’implantation de 3 voies de circulation,

– implantation d’une glissière sur la chaussée divisant celle-ci en 2 parties ; un sens de trafic est alors doté d’une voie de circulation, et l’autre de deux, avec alternance à intervalles qui varient de 1 à 2,5 kilomètres,

– des solutions « 1+1 » (une seule voie de circulation dans chaque sens) sont admises sur de courtes distances.

Certaines sections voient passer plus de 18 000 voitures par jour.

Lorsqu’elles sont aménagées avec la solution « 2+1 », le niveau de sécurité est comparable à celui des autoroutes.

Selon Claes Tingvall, directeur sécurité routière à l’administration nationale des routes, cela ne représente que 5% du coût des autoroutes et améliore pourtant très nettement la sécurité

[su_highlight background= »#f3e232″]En 2022, la « vision zéro » en Suède,[/su_highlight]
[su_highlight background= »#f3e232″]c’est 21 tués sur les routes suédoises par million d’habitants.[/su_highlight]

[su_highlight background= »#f3e232″]En 2022, en France,[/su_highlight]
[su_highlight background= »#f3e232″]c’est 49 tués sur les routes françaises par million d’habitants. [/su_highlight]

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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