Analyse bilan de sécurité routière août 2021

Il nous semble important de mentionner que la baisse annuelle de 6,1 % par an de la mortalité pendant ce mandat présidentiel est trompeuse, car elle est due en grande partie aux restrictions des déplacements liées au COVID -19. La remontée de cette mortalité depuis février dernier (+22%) est d’autant plus inquiétante qu’aucune mesure sérieuse n’est annoncée.

Le lobby pro-vitesse : encore de la désinformation !

À Paris, la vitesse moyenne est de 11,6 km/h. Depuis lundi 30 août, Paris est devenue une « ville 30 ». C’est-à-dire que, réglementairement, la vitesse maximale autorisée dans toutes les rues de Paris est de 30 km/h, sauf dérogations dûment signalées sur quelques avenues. Une telle mesure est déjà en vigueur dans de nombreuses villes de France.

Le 17 août 2021, le CEREMA a publié un rapport qui montre que les émissions diminuent et continueront de diminuer du fait de l’évolution du parc automobile. Il rappelle qu’actuellement les émissions polluantes des voitures sont maximales à 130 km/h, minimales pour une vitesse moyenne de 70 km/h, et un peu plus importantes à faibles vitesses, mais que cet écart se résorbe. C’est une caractéristique bien connue pour les véhicules thermiques dont le rendement optimal est calibré pour se situer autour de 70 km/h, avec des efficacités réduites pour les faibles vitesses. De ce fait, à une vitesse de 30 km/h, les voitures thermiques d’aujourd’hui polluent plus qu’à 70 km/h. Il n’en a pas fallu plus pour que des médias relaient, par erreur ou par esprit polémique, que la limitation de vitesse à 30 km/h engendre plus de pollution que la limitation à 50 km/h. Encore heureux, ils n’ont pas poussé le sophisme jusqu’à suggérer l’augmentation de la limitation de vitesse en ville à 70 km/h.

Non, la limitation à 30 km/h en ville n’augmente pas la pollution !

Tous ces censeurs « oublient » que :

  • le premier facteur influençant les émissions de polluants n’est pas la vitesse mais l’accélération. Ce rapport du CEREMA se base sur des vitesses moyennes et non instantanées. En réalité, la surconsommation en ville dépend surtout des freinages et accélérations intempestifs liés aux conditions de la circulation (bouchons, feux rouges, croisements, etc.). La congestion du trafic en ville est fréquente et occasionne une circulation par à-coups (freinages et accélérations). Lorsque l’on appuie sur l’accélérateur, le moteur tourne plus rapidement et plus longtemps pour passer à 50 km/h au lieu de 30, il faut alors plus de carburant. Ces situations sont très pénalisantes du point de vue de la qualité de l’air.
  • à moult reprises il a été constaté qu’une réduction de la vitesse maximale autorisée induit une vitesse plus régulière qui entraîne mécaniquement une réduction de l’effet accordéon et une meilleure fluidité du trafic, ce qui diminue les bouchons, donc la pollution. Pour exemple, sur le périphérique parisien il y a 36% de bouchons en moins depuis que la VMA est passée de 80 à 70 km/h.
  • dans le cas du 30 km/h, un ralentisseur, un plateau ou un coussin se franchit sans avoir à décélérer si l’on respecte la limitation.
  • la limitation de la vitesse à 30 km/h encourage les automobilistes à changer de mode de déplacement pour les courts trajets pour lesquels les véhicules thermiques polluent plus (moteur à froid). À Grenoble, le CEREMA a constaté une diminution du trafic motorisé de 9 % des véhicules légers et de 20 % des poids lourds. La limitation de vitesse à 30 km/h diminue le trafic, donc la pollution.

Bien que les véhicules soient conçus pour émettre plus de polluants à des vitesses inférieures à 70 km/h, il n’en demeure pas moins que ceci est contrebalancé par la réduction de la vitesse maximale autorisée à 30 km/h : une baisse du trafic en véhicule thermique, une circulation plus fluide et moins saccadée entraînent une baisse des émissions.

Les autres effets positifs du passage à 30 km/h

  • Une meilleure protection des piétons et cyclistes : le risque pour un piéton d’être tué par une voiture est divisé par 5 dans une collision à 30 km/h par rapport à 50 km/h.
  • La réduction de la vitesse permet de réduire le bruit jusqu’à 3 dB selon une étude de l’ADEME. C’est-à-dire, le diminuer de moitié.
  • Une circulation à 30 plutôt que 50 km/h admet une largeur de voirie de 20 à 50 cm en moins qui permet une meilleure cohabitation des piétons, cyclistes et automobilistes

Le 30 km/h, une mesure plébiscitée

58% approuvent les mesures de “limitation à 30 km/h en ville” qui ont pu être mises en place à la suite du confinement de début 2020.

Les autorités espagnoles estiment que 60% à 70% des rues du pays sont désormais limitées à 30 km/h. Une généralisation qui s’est faite sans heurts, sans tension particulière, et sans fake-news relayées par les médias sur une soi-disant hausse de la pollution en ville…

 

 

 

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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