Analyse bilan de sécurité routière année 2019

Saccage des radars
Nous notons qu’avec 3239 tués, 2019 est l’année où le nombre de décès le plus faible a été enregistré. Il est bien évident que nous ne nous satisfaisons pas de ce résultat qui aurait dû être bien en-deçà, si l’année 2019 n’avait pas subi les assauts des voyous qui ont saccagé des milliers de radars au nez et à la barbe des autorités, mettant ainsi la vie des usagers en danger.

La courbe ci-dessus montre clairement l’effet néfaste de ces saccages. Emmanuel Barbe indique que seulement près de 70 personnes qui ont détruit des radars ont été arrêtées. Un chiffre à mettre en perspective avec les 20 000 dégradations et le millier de destructions de radars enregistrées au cours de ces deux dernières années…. Dans son communiqué de presse du 28-01-2019, le ministère de l’Intérieur précisait « Selon les calculs de l’ONISR, sans ces dégradations, 60 vies supplémentaires auraient pu être épargnées entre novembre et décembre 2018 (30 chaque mois) ». Cette information, qui est restée très confidentielle, d’une part conforte les prévisions des experts du CNSR qui estimaient que le 80 km/h peut sauver 350 à 400 vies par an, s’il est appliqué sur l’ensemble du réseau, et d’autre part prouve la gravité des conséquences de ces saccages organisés par une faction qui s’arroge le droit de parler au nom de tous. De plus, des centaines de vies auraient pu être sauvées si les voitures radars promises depuis 2013 avaient été mises en circulation.

Les parlementaires flattent les instincts égoïstes des lobbies « vroom-vroom »
À notre grand regret, le Président de la République, après avoir annoncé le mardi 15 janvier à Grand Bourgtheroulde qu’il fallait trouver une solution plus intelligente, plus pragmatique, pour mettre en œuvre le 80 km/h, le 24 décembre a promulgué la loi votée par le parlement qui autorise les départements à revenir aux 90 km/h sur leur parc routier. Or depuis 40 ans, beaucoup de scientifiques (Nilsson, Taylor, Rune Elvick, Finch, Letty Aarts et Ingrid van
Schagen, …) ont établi un lien entre la vitesse et les accidents qui montre que 1% de vitesse moyenne en moins c’est 4% de tués en moins. Pour s’attirer les faveurs de leurs électeurs, certains présidents de département vont leur faire croire que la circulation sur les « belles » routes est plus sûre à 90 km/h qu’à 80 km/h. Ces édiles vont en toute connaissance de cause, car tous sont informés de cette relation, favoriser une augmentation de la vitesse moyenne de circulation sur ces routes et par conséquent une augmentation du nombre d’accidents et de tués. C’est une honte !

Le Parlement européen ne se montre pas plus courageux : il retoque les mesures les plus radicales. L’éthylotest antidémarrage ne sera pas obligatoire, même sur les véhicules professionnels, les constructeurs devront seulement « faciliter son installation ». Il n’y aura pas à proprement parler d’obligation de limiteur de vitesse automatique (le LAVIA * ), mais un simple avertisseur d’excès de vitesse sera imposé. Quant à l’enregistreur de données qui serait accessible pour les enquêtes après collisions, le Parlement européen n’en parle même pas.

“Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles.” – Charles Péguy

* Le LAVIA (Limiteur s’Adaptant à la VItesse Autorisée). C’est un système d’aide au respect des vitesses réglementaires permettant au conducteur, voire au véhicule, d’adapter sa vitesse en fonction de la vitesse limite autorisée. En novembre 2006, les chercheurs ont présenté leurs travaux lors d’un grand colloque à Versailles. Mais depuis, ce dispositif est au placard !

 

 

 

 

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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