Analyse bilan de sécurité routière février 2020

« Le mât en acier renforcé du radar tourelle installé en juillet dernier, le long de la RN 102, à Vazeilles-Limandre, n’a pas résisté à l’assaut des antiradars, donné dans la nuit de dimanche à lundi. Réputés plus robustes que leurs prédécesseurs, les radars tourelles ne sont pas pour autant des indestructibles. » (L’Eveil de la Haute-Loire 02/03/2020 Par contre les voitures-radars sont indestructibles, mais encore faudrait-il les déployer très largement, comme le fait l’Angleterre.

Le délégué à la sécurité routière est parti le 24 février : analyse de son bilan Emmanuel Barbe était conseiller diplomatique du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le 1er avril 2015 il fut nommé délégué à la sécurité et à la circulation routières (DSCR).

Quand il est arrivé à ce poste il y avait 3379 tués pendant les 12 mois précédents, et 5 ans plus tard, à son départ, il y en a 3230 (voir le graphique), soit une baisse moyenne de 0,9% par an, alors que depuis 1972 la moyenne de cette baisse annuelle est de 3,6%. La mortalité routière est toujours au niveau de 2013. N’oublions pas que l’objectif fixé par le gouvernement en 2013 « moins de 2000 tués en 2020 » impliquait une baisse de 7,1% par an. Nous en sommes loin, l’objectif ne sera pas atteint, bien qu’il était parfaitement atteignable. Nous rappelons que de juin 2012 à novembre 2013, alors que Frédéric Péchenard était DSCR et Manuel Valls ministre de l’Intérieur, la baisse de la mortalité était de 8,9% par an, et de 2002 à 2007 durant la présidence de Jacques Chirac la baisse a été de 10,3% par an.

Certes Emmanuel Barbe, pendant la première partie de sa mission ne fut pas dans un environnement politique favorable. Le président Hollande honorait de sa visite le salon Vinexpo de Bordeaux après être passé par les 24 heures du Mans. Quant à Bernard Cazeneuve, son ministre de tutelle pour qui, par crainte « d’inacceptabilité », ne considère pas la sécurité routière comme une priorité, il proposa pour amuser les médias, 81 mesures tous azimuts (26 en janvier et 55 en octobre) telles que :

– l’expérimentation de l’utilisation de drones au service de la sécurité routière,
– l’élaboration et la distribution d’un label «sécurité routière ».
– l’uniformisation de la taille et le format des plaques d’immatriculation des deux-roues, qui néanmoins restent plus petites que les plaques de voiture,
– le gilet de sécurité à portée de main des motards et le porter en cas d’arrêt d’urgence,
– la conduite accompagnée dès 15 ans,
– l’obligation du port de gants homologués pour les usagers de deux-roues motorisés,
– la création d’un site internet « à l’épreuve des faits » qui aurait pour vocation de lutter contre la désinformation propagée par les lobbies,
– etc.

Toutes ces mesures politiquement correctes n’ont eu aucun effet sur l’accidentalité. Pendant les 26 premiers mois de la mission d’Emmanuel Barbe la mortalité a crû de 1,5% par an.

Changement de gouvernement La courbe de la mortalité a brutalement changé concomitamment avec l’arrivée du nouveau gouvernement en mai 2017. La variation de la mortalité est passée de +1,5% par an à -5%.

Cette amélioration fut stoppée par les saccages des radars par des voyous qui ont profité des manifestations des « gilets jaunes » pour assouvir leurs frustrations au nez et à la barbe des autorités au prix de la vie de centaines d’usagers. Après 5 ans de tergiversations, Emmanuel Barbe, juste avant son départ, consent enfin à mettre en circulation quelques trop rares voitures-radars privées.

Pendant ses 26 premiers mois de délégué, placé sous l’autorité du ministre Cazeneuve, Emmanuel Barbe a dû mettre le 80 km/h au placard pour cause d’inaceptabilité sociale. Puis, le nouveau Premier ministre, Edouard Philippe, annonce en janvier 2018 la mise en place du 80 km/h, c’est alors qu’il a dû en vanter les mérites.

Comme il se doit pour les bons petits soldats Emmanuel Barbe vient d’être nommé préfet de police à Marseille.

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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