État des lieux
Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :
Avec la mobilisation de tous, c’est possible !
La présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, qui égratigne au passage Bernard Cazeneuve, fustige le manque de volonté politique, responsable selon elle des mauvais chiffres des dernières années.
Égrenant ses chiffres d’un ton rapide, Chantal Perrichon ne décolère pas. La présidente de la Ligue contre la violence routière (LCVR), engagée depuis des années dans la lutte contre la délinquance routière, déplore son essoufflement. Et le renouvellement du CNSR (Conseil national de la sécurité routière, instance consultative), prévu demain, concentre ses critiques : « C’est une mascarade, un cirque médiatique pour dissimuler les mauvais chiffres qu’ils n’osent pas annoncer. »
« C’est le quinquennat de la non-décision »
Après la hausse du nombre de tués sur les routes en 2014 et 2015, le cru 2016 risque d’être dans la même veine. « Au mieux, on aura une stagnation. Il faut remonter à 1972 pour avoir une telle série », poursuit-elle. Un reflux qui met fin à douze années de baisse et sonne pour elle « l’échec personnel » de l’actuel Premier ministre Bernard Cazeneuve : « Les trois années sont celles où il était ministre de l’Intérieur. »
Face à la hausse, le chef de gouvernement avait avancé l’augmentation de la vitesse et du trafic sur les routes. La présidente de la LCVR reste peu convaincue. « Dans les années 2000, Jacques Chirac a eu la volonté d’agir alors que les 8 000 tués devaient être un seuil incompressible. Et la chute a été spectaculaire, assène-t-elle. Il faut avoir le courage de mettre en place des mesures fléchées par les experts, plutôt que de la communication et des mesurettes. C’est le quinquennat de la non-décision. »
Affaire de volonté politique seulement ? Avec des effectifs policiers sous tension depuis les attentats, renforcer les contrôles peut passer pour une gageure. « Il est possible de sous-traiter », balaie Chantal Perrichon.
« On n’accepte pas la frilosité »
Seules deux mesures trouvent grâce à ses yeux : la mise en place de radars dans des voitures banalisées et l’obligation pour les employeurs de signaler les infractions au Code de la route de leurs salariés. Loin d’être suffisant pour la LCVR. « On en est encore à expérimenter les éthylotests antidémarrage alors que certains pays l’ont depuis vingt ans… On parle quand même de la première cause de mort pour la jeunesse. Dans ce domaine, on n’accepte pas la frilosité. » Pas sûr que la future mise en place de panneaux radars simplifiés échappe à la critique…
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