État des lieux
Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :
Avec la mobilisation de tous, c’est possible !
Aurélien Wattez,
chef du département du contrôle automatisé à la Sécurité routière de 2009 à 2014
En 2002, face au constat d’une année 2001 meurtrière sur nos routes avec plus de 8000 personnes décédées et autant handicapées à vie, le président de la République, Jacques Chirac, a décidé de donner une nouvelle impulsion à la politique de sécurité routière. Cela s’est traduit par deux actes majeurs et décisifs qui sont, d’une part, la fn des indulgences en matière d’infractions au code de la route et, d’autre part, le lancement d’un programme de déploiement de radars automatiques. Les résultats ont été immédiats dans la mesure où, dès l’annonce de ces
décisions et avant même l’installation des premiers radars, le nombre de morts avait diminué de plus de 20%. Le déploiement à partir d’octobre 2003 des radars automatiques a permis de confrmer cette amélioration sensible des comportements des usagers de la route puisque 40000 vies ont été sauvées depuis 2002, la mortalité routière passant de 8000 à moins de 3300 cas par an.
Les grandes étapes de cette politique et les différentes stratégies mises en œuvre
pour lutter contre les accidents de la route sont les suivantes:
Historique du déploiement
Depuis 2003, l’objectif principal concernant la politique du contrôle automatisé a été d’intensifier la lutte contre les excès de vitesse en poursuivant l’installation des radars automatiques au rythme de 500 nouveaux par an.
Le déploiement a débuté par l’installation des radars vitesse, fixes et mobiles, de 2003 à 2009, dans le cadre de trois programmes successifs. Ces radars ont été positionnés sur les zones les plus accidentogènes, d’abord sur les grands itinéraires pour assurer un rappel régulier de la règle, puis en priorité sur le réseau départemental, avec pour effet de faire baisser les vitesses pratiquées sur ce réseau, qui est le plus accidentogène.
Depuis 2009, une phase de diversification des moyens de contrôle a été entreprise avec, en premier lieu, le déploiement des radars de feux rouges destinés à pacifier le milieu urbain et à protéger les usagers vulnérables en agglomération, puis, à partir de 2011, avec l’installation des premiers radars discriminants permettant de contrôler la vitesse des véhicules légers comme des poids lourds et d’identifier avec certitude la voie de circulation du véhicule en infraction.
Cette diversification s’est accentuée en 2012 avec le déploiement des premiers radars de passage à niveau et des radars de vitesse moyenne calculant le temps de parcours sur une section de plusieurs kilomètres, afn d’allonger la zone d’influence du contrôle et d’inciter les usagers à adapter leur vitesse sur l’ensemble de leur trajet.
Elle s’est poursuivie en 2013 avec le déploiement des radars mobiles de nouvelle génération, qui contrôlent la vitesse des usagers à partir de véhicules banalisés de police ou de gendarmerie insérés dans le flot de circulation. Pour les années suivantes, d’autres radars, notamment destinés aux zones de chantier, sont également à l’étude.
Emplacement des radars
Depuis son commencement, la politique concernant les radars automatiques a toujours été fondée sur un grand principe qui reste encore aujourd’hui au cœur des décisions: l’acceptabilité sociale. Tout a été fait pour que nos concitoyens comprennent qu’il est nécessaire de lutter contre l’insécurité routière – y compris par des moyens de répression – et que cette politique est bénéfique.
L’emplacement des radars automatiques est ainsi réalisé sur la base des propositions d’implantation formulées par les préfets de département, après concertation locale et analyse de l’accidentalité sur leur territoire. Le but du préfet et de ses correspondants dans les collectivités est de faire diminuer le nombre d’accidents et de victimes sur leurs territoires. Ces zones de contrôle sont signalées afin d’avertir les usagers de la route qu’ils entrent dans une section dangereuse, car l’objectif n’est pas de les verbaliser mais de leur permettre d’adapter leur comportement pour éviter les accidents. En complément, les radars embarqués ou mobiles de nouvelle génération ne sont pas indiqués, car ils ont une mission complémentaire à celle des radars fixes, qui est d’inciter les usagers à respecter les limitations de vitesse partout sur leur trajet, et pas uniquement là ou sont installés les radars fixes ni là où la zone dangereuse est signalée.
Financement des radars
Le déploiement des nouveaux radars est fnancé intégralement par le produit des amendes issues du contrôle automatisé, qui est réinvesti dans son intégralité pour la sécurité routière. En effet, sur 579 millions d’euros collectés en 2013:
• 239 millions d’euros ont été versés au programme de déploiement et d’entretien des radars ainsi qu’au fonctionnement du Centre national de traitement de Rennes,
• 170 millions d’euros ont été versés aux collectivités territoriales et aux départements pour fnancer des opérations destinées à améliorer les infrastructures de transport en commun et de circulation,
• 170 millions d’euros ont été affectés directement à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, pour l’entretien du réseau routier national.
Les radars automatiques ne sont pas un impôt supplémentaire. Ils ont permis et permettent toujours d’épargner de nombreuses vies et de diminuer le coût des accidents de la route, qui représentent chaque année une charge importante pour la société (22 milliards d’euros en 2012). En conséquence, l’intérêt économique de l’État, s’il peut y en avoir un sur ce sujet, est de faire diminuer encore le nombre d’accidents et le nombre de morts, et non pas de faire que les radars rapportent plus.
L’objectif de la politique de déploiement des radars automatiques est de ne plus relever aucune infraction et de ne plus générer aucune recette, car, dans ces conditions, il est certain que les comportements des usagers de la route auront encore très largement évolué et que beaucoup de drames de la route auront pu être évités.
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