Comment varie la mortalité sur les autoroutes dans l’intervalle 2000-2023 ?

I – Comparaison entre les mortalités sur autoroute et sur l’ensemble du réseau routier

Le graphique ci-dessous représente sur la période 2000 – 2023 les variations du nombre total de tués :

• d’une part sur l’ensemble du réseau métropolitain,
• d’autre part sur l’ensemble du réseau autoroutier.

On constate un comportement très voisin de ces deux variations :

• une brusque diminution des deux mortalités en 2003, l’année de la mise en place des radars et du contrôle-sanction automatique des dépassements des vitesses autorisées,
• suivi d’une diminution plus lente jusque dans les années 2012,
• enfin, une stagnation des nombres de tués au cours des années suivantes, stagnation plus fluctuante pour les autoroutes dont les chiffres de tués sont beaucoup plus faibles,
• la cassure de 2020 correspond à l’effet du confinement dû au Covid.

Nous avons ensuite calculé, pour chaque année, le rapport entre le nombre de tués sur les autoroutes et le nombre total de tués sur le réseau métropolitain. En termes de pourcentage, ce rapport est la part de la mortalité autoroutière dans la mortalité totale.

Le graphique ci-dessous représente les variations de cette part autoroutière entre 2000 et 2023.

On constate que cette part est toujours inférieure à 10%, alors que celle de la circulation autoroutière avoisine les 30% au maximum. Notons aussi que cette part de la mortalité autoroutière est plus faible quand la part de la circulation autoroutière est plus élevée, ce qui est peu compréhensible. On constate enfin qu’il n’y a pas de diminution de la mortalité sur les autoroutes durant la décade 2014-2023.

Ainsi, les autoroutes, avec :

• moins de 10% des tués de la totalité des routes,
• une circulation de l’ordre de 30% de la circulation totale,
• une longueur égale à 1% de celle du réseau routier total,

constituent avec certitude le réseau le plus sûr.

Ce risque de mortalité le plus faible s’explique par la séparation centrale entre les flux de sens contraires, et par l’absence de croisement.

II – Mortalité par milliards de kilomètres parcourus sur les autoroutes concédées

Nous complétons ce qui précède en nous intéressant au nombre d’accidents et de tués par milliards de kilomètres parcourus sur les autoroutes. Les résultats qui suivent ne concernent que les autoroutes concédées, dont la longueur constitue la majeure partie (73%) de la longueur totale des autoroutes et voies rapides assimilées.

Tout d’abord, le tableau ci-dessous montre la différence entre le nombre d’accidents mortels et le nombre de tués au cours des 4 années 2021-2023.

Il est immédiat de calculer, pour chaque année, le rapport entre le nombre de tués et le nombre d’accidents. Ce rapport varie entre 1,10 et 1,12. Autrement dit, dans presque tous les accidents mortels, il n’y a pratiquement qu’un seul tué.

Ce que confirme le tableau ci-dessous donnant la répartition des accidents mortels selon le nombre de tués :

Le graphique ci-dessous représente les variations, entre 2000 et 2023, du nombre de tués par milliards de kilomètres parcourus sur les autoroutes concédées.

Partant de 3,9 tués par milliard de km parcourus en 2000, on observe évidemment une nette rupture en 2003 lors de la mise en place des radars et du contrôle-sanction automatique des dépassements des vitesses autorisées. La baisse se poursuit lentement jusqu’en 2013 pour augmenter ensuite et fluctuer autour de 1,5 tués par milliard de kilomètres parcourus.

Ainsi, en 2023, il y a 1,5 tués sur les autoroutes concédées par milliards de kilomètres parcourus (l’ONISR fait état de 1,6 pour l’ensemble des autoroutes). L’intérêt de ce résultat est la comparaison avec la mortalité sur l’ensemble des réseaux routiers qui est en moyenne de 5,5 tués par milliards de kilomètres parcourus. C’est la raison pour laquelle il est affirmé que :

le risque d’être tué sur autoroute est environ 3 fois (5,5/1,6 = 3,3) plus faible que d’être tué sur le reste du réseau routier.