Adeline, soeur de Florian

Le 30 Août 1999, après le repas du soir, à penser et à préparer la rentrée, Florian, mon frère, passionné de manga et plein de vie, la perd en 1 seconde. 

Nous habitions en agglomération en bordure d’une une route limitée à 45km/h. Nous étions une famille unie, choyée par mes frères et parents et notre famille a été amputée… 

Nous étions mes frères et moi (Loïc, Julien, Florian et Adeline) chez nous quand un véhicule à pleine vitesse nous a percuté. 

Des jeunes irresponsables dont le conducteur qui n’avait plus de permis et 2 filles mineures, s’amusaient à franchir les levées de la Loire à vive allure et prenaient les rond points à l’envers. Malgré son âge de 18 ans et ses 17 jours de permis il était déjà coutumier de ce comportement.   

Le jeune chauffard a perdu le contrôle de son véhicule à 140 m de chez nous : tonneaux dans le fossé, tas de bois renversé et poteaux téléphoniques sectionnés en 3 morceaux et projetés à 25m dans notre jardin.  

Tout cela a conduit à la mort de Florian 14 ans et moi-même blessée avec des traumatismes sur tout le corps à 9 ans ainsi que des blessures physiques et morales pour mes frères.  

Au procès, le comportement de l’avocat de la défense était inadmissible. Je me souviens encore de son propos adressé aux magistrats « Vous faîtes comme d’habitude pour l’indemnisation, le prix d’une voiture d’occasion… ». Les camarades de Florian présents étaient choqués. Mon père a réagi mais a été menacé d’être évacué de la salle.    

Jamais, notre famille ne s’est sentie considérée par la Justice. Les experts auprès de tribunaux considèrent les victimes comme des bouts de viande, il n’y a pas de respect des personnes. Elles ne sont pas écoutées et reconnues. Il y a une banalisation des comportements des assassins de la route par les Tribunaux. 

Le jeune chauffard n’a pas assumé. Il n’a jamais exprimé de remords et ne s’est pas senti responsable. Nous ne pourrons jamais comprendre et accepter la légèreté de sa peine : annulation de permis pour 2 ans et 17 mois de prison avec sursis.   

Nous, il nous a fallu plus de 10 années pour sortir la tête du trou. Les traumatismes psychologiques sont encore là et nous suivront jusqu’à la fin de notre vie.  

Depuis l’année dernière j’ai rejoint mon père Brice, adhérent à la Ligue contre la violence routière du Loiret depuis 25 ans, et nous intervenons dans les collèges sur l’action “Voir et être vu”. Les jeunes conducteurs ont tendance à rouler vite. L’usage du téléphone au volant est de plus en plus constaté. Il est donc primordial de sensibiliser et responsabiliser les adolescents sur les conséquences des comportements à risques.  

Il est aussi important que les victimes soient vraiment écoutées et accompagnées pour avancer dans leur processus de « guérison ». Lors de ce genre d’événement, une partie de nous meure…La Justice est trop lente, elle nous condamne à vie par l’absence de sanctions exemplaires !

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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