Analyse bilan de sécurité routière avril 2024


Depuis septembre 2023, la mortalité augmente en moyenne de 10,2% par an, et rien n’est fait, ni même prévu, pour améliorer la situation. La déléguée interministérielle à la sécurité routière, Florence Guillaume, comme à son habitude continue « d’inviter à plus de prudence, à bien porter ses équipements de protection individuelle et à profiter des opérations de sensibilisation conduites par les forces de l’ordre et des associations, …». Tout un gentil bavardage complétement inadapté à la gravité de tous ces drames. Devons-nous lui rappeler que depuis les 20 mois qu’elle est en responsabilité à la délégation, 5228 personnes ont été tuées et 25433 autres ont été gravement blessées. Madame la Générale, un tel bilan de guerre mérite un traitement plus martial. 

Le gouvernement a desserré la vis des radars, ……. 

Les comportements se relâchent et la mortalité augmente ! 

Au Pays-Bas, la marge technique d’erreur des radars est de 3 km/h jusqu’à 100 km/h et de 3% au-delà. 

En Belgique, la marge technique d’erreur des radars est de 6 km/h jusqu’à 100 km/h et de 6% au-delà. En 2022, le ministre de la justice a ajouté une tolérance politique de 2 km/h. L’institut belge pour la sécurité routière, VIAS, soutient que sur les bases d’études norvégiennes, diviser par deux la marge technique d’erreur pourrait épargner 30 vies par an.  

En France, à la marge technique d’erreur des radars, de 5 km/h jusqu’à 100 km/h et de 5% au-delà, le gouvernement a ajouté une tolérance politique de 5 km/h, ce qui autorise une augmentation de la vitesse de circulation. Ainsi, sur une voie limitée à 90, les sanctions administratives (retrait de points) ne sont appliquées qu’aux conducteurs circulant à plus de 100km/h ! 

Les radars sont suffisamment performants et fiables, la technologie est tellement précise que la marge technique d’erreur n’a plus lieu d’être. Pour nous, Ligue contre la violence routière, de telles marges ne sont pas tolérables pour espérer atteindre zéro décès et blessés graves en 2050… Nous demandons à nos gouvernants d’avoir le courage d’adopter l’option retenue par les Pays-Bas. Au regard de l’estimation belge, une telle mesure pourrait épargner 200 vies par an. 

Amendes routières en 2023 : 2 milliards d’euros, dont 1 engrangé par les radars 

Fin 2023, 4.661 radars étaient disponibles. Le coût de leur maintenance est évalué par la Cour des Comptes à 47 millions d’euros. Ces radars ne sont pas tous pas en activité. Le vandalisme en 2023 est reparti à la hausse, si bien que les coûts de réparation ont progressé, 19,6 millions d’euros contre 16,4 en 2022. Le parc compte de plus en plus de radars déplaçables qui ne sont pas en service en permanence, avec systématiquement des périodes de repos entre deux vacations. Pour ces raisons, le taux de disponibilité des radars s’en trouve directement impacté, il est en moyenne sur l’année de 90,59% « Ainsi les 4 661 appareils du parc actuel correspondent à l’équivalent de 3 798 radars en activité permanente. », indique la Cour des Comptes qui de surcroît évalue les dépenses de sécurité routière à environ 3,8 milliards d’euros (versus 1 milliard encaissé pour rappel par les radars). 

Le comportement des conducteurs 

La « Fondation VINCI Autoroutes » a dressé un état des lieux des comportements. 

Les automobilistes se disent craintifs face à la montée de la violence routière, tout en admettant avoir des comportements agressifs et individualistes. 88% des conducteurs expriment leur crainte face aux comportements agressifs des autres usagers de la route, alors que 67% d’entre eux avouent injurier les autres conducteurs, créant ainsi un climat généralisé d’agressivité. 

Le non-respect du code de la route est également un facteur important de cette situation : 

  • 91% des conducteurs admettent dépasser les limites de vitesse autorisées,  
  • 72% ne respectent pas les distances de sécurité, 
  • 59% oublient de mettre leur clignotant lorsqu’ils changent de direction, 
  • 65% des conducteurs déclarent téléphoner au volant. 

L’étude souligne le manque d’attention qui est très largement lié à l’utilisation du smartphone au volant dans toutes ses fonctionnalités -conversations téléphoniques, messages instantanés, mails, applications, GPS… Au chapitre des conduites à risque plutôt effrayantes, l’étude relève que «50 % paramètrent leur GPS en conduisant, soit une hausse de 12% par rapport à 2018, 30 % envoient et ou lisent des SMS ou des mails, 13 % des actifs participent à des réunions téléphoniques pour le travail lorsqu’ils sont au volant et 7 % regardent des films ou des vidéos sur smartphone ou tablette en roulant». 

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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