État des lieux
Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :
Avec la mobilisation de tous, c’est possible !
Nous habitons en milieu rural en Moselle. Depuis le 31 août 2020, jour de l’envol de mon fils Kenny 18 ans à jamais, ma vie a basculé. Je me souviens de la violence du choc, de l’épave du véhicule, des odeurs, de l’arbre percuté, des gyrophares mais surtout de l’annonce du pire par un simple « c’est fini, Kenny est mort » ! Abasourdie, je suis devenue une louve voulant protéger et voir son petit. Je vivais alors notre dernier moment à quatre dans une ambulance avec son frère et son père.
Au petit matin, tout s’accélère, me voici dans un « Après » où s’enchainent les préparatifs de l’enterrement, les appels des proches et amis choqués. Au fil des heures, je comprends qu’il ne s’agit pas d’un banal accident. Je ne sais pas vers qui me tourner et trouve sur Internet les coordonnées de la Ligue contre la violence routière de la Moselle que je contacte. Mon interlocuteur, Mr Lamant, Président à l’époque de l’antenne départementale m’a aidée à tenir le coup en m’écoutant, m’épaulant et en me dirigeant vers un avocat très humain Maitre Seyves.
Dans la longue attente du procès (4 novembre 2022), les amis de Kenny se rapprochaient de moi d’où une marche blanche en août 2021 pendant laquelle la ligue était également présente.
Le chauffard a été poursuivi et condamné à 3 ans de prison dont 1 an ferme. Il va retrouver sa liberté d’ici peu. La ligue m’aide à gérer les intimidations et harcèlements que ma famille subit des proches du chauffard.
Peu importe, l’essentiel est de sauver des vies en se mobilisant. Cet accompagnement m’a sauvée et aujourd’hui je donne un sens à la disparition de mon fils en m’impliquant dans la Ligue. Aujourd’hui secrétaire de l’Association Départementale de Moselle, je reçois des familles de victime de la route lors de la « Main Tendue », une permanence pour partager leur détresse et les guider dans les longues démarches administratives et juridiques. J’ai créé également une page Facebook (Ligue Contre la Violence Routière 57) pour dénoncer l’impact de l’usage détourné du protoxyde d’azote responsable de nombreux accidents mortels, dont celui de mon fils.
Mon combat est d’interdire sa vente et consommation, d’où notre participation avec mon époux à une table ronde de travail à l’Assemblée nationale en décembre 2023. D’autres projets sont en cours avec mon mari, nous partageons notre douleur en réalisant des actions de prévention routière.
Pour conclure, il n’y a rien de pire que l’isolement. Il y a un « Avant » et un « Après » accident. Pour ma part, ces échanges riches avec des personnes vivant les mêmes drames est une thérapie. Nous nous comprenons sans se connaitre. Et parler de nos êtres chers disparus contribue à les faire exister en aidant les autres.
État des lieux
Avec la mobilisation de tous, c’est possible !