État des lieux
Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :
Avec la mobilisation de tous, c’est possible !
L’objectif fixé par l’Union européenne de diviser par deux la mortalité routière entre 2010 et 2020 a été repris par la France le 27 novembre 2012. Cela a été un échec. Elle a repris un autre engagement en signant, les 19 et 20 février 2020, la Déclaration de Stockholm qui vise à réduire de moitié le nombre de décès et de blessures graves sur les routes à l’horizon 2030. Sur un plan purement statistique, cet objectif nécessite une diminution du nombre de tués et de blessés graves à un rythme moyen annuel de – 6,7 % ; ce qui a déjà été réalisé pendant la décennie 2002-2012 avec -7,5% grâce à la baisse des vitesses moyennes liée à la mise en place des radars automatiques. Mais depuis 10 ans nous déplorons une stagnation inacceptable : 3268 tués en 2013 et 3267 en 2022 !
Cependant, sans qu’on en connaisse les raisons, depuis 10 mois la mortalité baisse au rythme de 8% en moyenne annuelle. Toutefois, compte tenu des résultats catastrophiques obtenus pendant le premier mandat du Président Macron (-1,5% par an), il faudrait une baisse annuelle de 13,9% pour réaliser cet objectif. Une analyse de la situation depuis mai 2017 (1ère élection du Président Macron), montre que près de 20.000 personnes ont été tuées et 100.000 autres ont été grièvement blessées. Parmi toutes ces victimes, le respect de cet objectif aurait permis de sauver plus de 2.000 vies, et d’éviter de graves blessures à 11.000 autres personnes. La politique démagogique du Président Macron(1), qu’un de ses conseillers résumait en août 2021 « Ce n’est pas le moment d’embêter les Français », a coûté à la collectivité nationale, à cause de toutes ces vies perdues et de ces souffrances, près de 23 milliards d’euros(2) (estimation à partir des valeurs tutélaires définies en 2021 par l’Université Eiffel).
Sabordage du 80km/h, du 110 km/h, l’absolution des « petits » excès de vitesse, le permis à 17 ans, le rejet du contrôle technique des motos, etc.
Estimation de l’ensemble des coûts supportés : coûts médicaux, pertes de production, coûts humains, (coûts immatériels, années de vie perdues en bonne santé, etc.), coûts administratifs coûts des dommages, d’autres coûts comme les coûts de congestion dus aux accidents, etc. Ces valeurs établies depuis 2020 par l’Université Eiffel (anciennement Ifsttar) sont plus importantes que celles nourries auparavant par le rapport Quinet
Trop de dirigeants politiques sont obnubilés par « l’acceptabilité sociale » des mesures de sécurité routière au point de cautionner l’augmentation de l’accidentalité liée à cette démagogie.
Le père de l’accidentologie, Claude Got nous a quittés
Quelques semaines après la disparition de Chantal Perrichon, le décès de Claude Got, fidèle soutien du combat de la Ligue contre la violence routière et pour épargner des vies sur la route, a été annoncé ce vendredi 11 août 2023.
L’ensemble du Conseil d’administration de la Ligue exprime sa grande tristesse et sa compassion à sa famille et à ses proches. Nous sommes conscients de l’importance de l’action menée par cet homme exceptionnel, professeur de médecine, d’une rare qualité, qui aura beaucoup apporté à la sécurité routière de notre pays. Membre du comité des experts de notre association, les grandes compétences de Claude Got auront continuellement alimenté les connaissances et les analyses de notre association et éclairé beaucoup de nos prises de position en apportant les arguments scientifiques les justifiant. Son haut niveau d’exigence et d’expertise et sa capacité de décryptage des attitudes d’un exécutif parfois défaillant ont toujours servi l’intérêt général. Il avait cette capacité unique de combiner l’expertise académique dans sa fonction de brillant chercheur et l’expertise opérationnelle dans son rôle de force de propositions de mesures de sécurité routière pertinentes, souvent à la demande des gouvernements. Sa vie consacrée au service de la santé et de la sécurité publique aura permis de sauver et préserver des dizaines de milliers de vies, dont peut-être la nôtre. Nous lui en sommes infiniment reconnaissants. La nation a perdu hier un de ses pères protecteurs. Nous pleurons aujourd’hui un ami et compagnon de route qui a su donner du sens à notre engagement pour le « zéro accident ».
Merci Claude.
Le Conseil d’administration de la Ligue contre la violence routière
Un grand Homme au service des petits…
Au cours de notre longue vie nous avons rencontré beaucoup de gens merveilleux. Certains sans doute ont disparu de notre mémoire ; d’autres y ont laissé un souvenir à tout jamais.
Nous avons fait la connaissance du Professeur Got au téléphone. L’année 1983 nous avait apporté son lot de désespérance et d’interrogations. Pourquoi ?… pourquoi ? La rentrée scolaire était là et l’absence se faisait plus grande encore. Notre obsession du moment était pourquoi son casque ne l’a pas protégée ? Du fond de notre campagne normande nous avons passé mille coups de téléphone pour avoir une réponse. Un jour au bout du fil une dame bienveillante nous a orientés vers « le grand spécialiste en accidentologie, le Professeur Got à l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts de Seine) »
Un coup de téléphone, une secrétaire et une voix douce « Ici Claude Got ». Longuement il a écouté. Patiemment il a répondu. Quel étonnement, pour nous petits fonctionnaires, d’avoir directement ce grand monsieur au téléphone.
Par la suite nous avons eu le privilège de rencontrer souvent Claude Got. Que dire d’un déplacement en TGV vers le sud de la France avec Chantal Perrichon et Claude Got. A peine le train sortait de la gare que Chantal sortait de son gros sac à dos une pile de dossiers de toutes les couleurs sous l’œil malicieux de Claude. Pendant plusieurs heures nous avions un cours approfondi de sécurité routière.
Oui, c’était un Grand Homme. Son immense compétence n’a jamais écrasé ni sa bienveillance, ni sa modestie ; cette modestie qui est seulement l’apanage des Grands Hommes.
Les Leverrier
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