Analyse bilan de sécurité routière août 2022

 

La police est mal équipée et mal utilisée

La situation se dégrade de mois en mois. Aucun progrès depuis 10 ans. Les 10.000 postes de policiers et gendarmes qui ont été créés pendant le premier quinquennat du président Emmanuel Macron n’ont pas suffi pour améliorer la sécurité routière.

Le Sénat souligne avoir déjà mentionné « à l’occasion de l’examen des précédents projets de loi de finances du quinquennat, que ce plan n’était pas de nature à résoudre les difficultés des deux institutions, davantage marquées par un retard en matière d’investissement et de fonctionnement que de personnel ». Quant à la Cour des comptes, elle écrit « les résultats, en termes de présence sur le terrain ou d’élucidation des faits de délinquance, ne connaissent pas d’amélioration significative, voire se détériorent ». C’est ainsi que les travaux récents sur le sujet diligentés par l’institution « convergent vers l’idée que la solution à l’insuffisance de ces performances se trouve avant tout dans une meilleure utilisation et une gestion rénovée des ressources humaines de la police nationale ».

Les délinquants n’agissent pas seulement dans les quartiers, beaucoup de délits sont aussi commis tous les jours sur nos routes : alcool, stupéfiants, vitesse, fuite, refus, entrave, permis, assurance, plaques, etc., et ne sont pas relevés par la police. Pour rappel, 20.000 dégradations de radars ont été enregistrées en 2 ans, et seuls quelques délinquants ont été poursuivis. Selon les calculs de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), sans ces dégradations, 60 vies supplémentaires auraient pu être épargnées entre novembre et décembre 2018 (30 chaque mois). Tous ces morts n’ont pas suffi à accentuer la présence des policiers sur le terrain pour lutter contre ce vandalisme.

Le président Macron prône la sobriété énergétique

Le 5 septembre 2022, au cours de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a appelé les Français à être « au rendez-vous de la sobriété » en changeant de comportement. Comment ? « En mettant la climatisation et le chauffage un peu moins fort ». Car, dit-il, « la solution est dans nos mains ».

Certes la solution est dans nos mains, mais chacun a ses obligations. C’est ainsi que Pierre Messmer, Premier ministre en 1973, qui prônait lui aussi la sobriété, n’a pas failli aux devoirs de sa charge pour contrecarrer le premier choc pétrolier : il a diminué les vitesses maximales autorisées et ce faisant a assuré une meilleure sûreté aux usagers de la route.

La baisse des vitesses maximales autorisées :

  • sauve des vies :

Sur les 20 mois consécutifs à la mise en œuvre du 80 km/h, le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) a constaté que, malgré la destruction massive des radars, la vitesse moyenne avait baissé de 3,3 km/h et 349 vies avaient été épargnées, par rapport à la moyenne des cinq années précédentes 2013-2017 prises en référence.

  • diminue la pollution :

Sur l’autoroute A9, la Languedocienne, le passage de 130 ou 110 à 90 km/h s’est soldé par une baisse du CO2 et du NOx de 17% et des particules fines en suspension (PM) de 14%. Sur le périphérique toulousain, l’abaissement de la vitesse autorisée de 110 à 90 km/h à l’été 2006 s’est accompagné d’une chute du NOx et du CO2 de 10% et des PM10 de 18 à 20%. La pollution atmosphérique réduit l’espérance de vie de près de trois ans en moyenne. « En France, 48.000 personnes décèdent chaque année à cause de la pollution de l’air », rappelle Thomas Lesperrier (France Nature Environnement).

  • fluidifie le trafic :

« La limitation de vitesse permet d’agir sur le trafic en le fluidifiant et en réduisant la congestion » selon l’Ademe

  • économise l’énergie :

Baisser la vitesse permet de réduire la consommation et donc les émissions (plus on roule vite, plus on consomme). Un test réalisé par « Le Progrès » en Citroën C4 sur un trajet de 500 kilomètres à 130km/h et à 110km/h donne une réduction de la consommation de carburant de 25%.

  • augmente le pouvoir d’achat des Français :

Selon une étude du cabinet de conseil Asterès (Nicolas Bouzou), le passage à 80km/h sur les routes à double-sens et à 110km/h sur les autoroutes permettrait une économie annuelle moyenne de 149 euros par ménage (soit 4,35 milliards pour les 29,2 millions de ménages français).

  • serait acceptée par les Français :

Un sondage Ifop montre que 63% des Français seraient potentiellement favorables à une limitation à 110 km/h sur autoroute.

Avec tous ces arguments et une volonté politique, difficile à croire que les automobilistes ne seraient pas prêts à lever le pied.

 

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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