Analyse bilan de sécurité routière avril 2022

Depuis 1972, la mortalité routière a diminué en moyenne de 3,5% par an.
Pendant le 1 er mandat du président Macron elle n’a baissé en moyenne que de 1,9% par an, ceci malgré le prix du carburant qui a explosé et le Covid 19 qui a limité les déplacements. Ces deux facteurs exceptionnels ont entraîné une baisse du trafic et donc une baisse de l’exposition au risque qui aurait dû se traduire par une baisse de la mortalité plus importante que la baisse « normale » constatée depuis 50 ans. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas encourageant.

Macron 1 : les preuves qu’il n’a pas agi pour améliorer la sécurité routière.

Le 80 km/h
Juillet 2018, le nouveau Premier ministre, Edouard Philippe, met en place le 80 km/h. Le 15 janvier 2019 à Grand Bourgtheroulde, pour des raisons électoralistes, le président de la République a délégitimé la mesure. Selon Laurent Wauquiez, Emmanuel Macron lui aurait dit le jeudi 24 janvier 2019 dans la Drôme: « Les 80 km/h, je n’y suis pour rien, c’est mon Premier ministre. C’est une connerie » (France-Soir le 27/01/2019). Questionné sur la taxe carbone et les 80 kilomètres/heure impulsés par le gouvernement Philippe, le Premier ministre, Jean Castex, a eu ces mots : « Une connerie sans nom ! » (Gala avec Le Point le 02/08/2020).

Le contrôle technique des motos
Une directive européenne de 2014 prévoyait la mise en place à partir du 1 er janvier 2022 d’un contrôle technique pour les motos, pour lutter contre les accidents et la pollution. La plupart des pays européens l’ont déjà mis en place.

Mais face à la grogne des motards, en plein cœur de l’été, le 9 août 2021, l’exécutif a finalement publié un décret introduisant la mesure à partir du début 2023. Mais, terrifié par le lobby des motards, dans un retournement spectaculaire, Emmanuel Macron lui-même annonçait finalement, dès le lendemain de sa parution au Journal officiel, qu’il ne serait jamais appliqué. Un conseiller de l’exécutif expliquait que le chef de l’État jugeait que « ce n’était pas le moment d’embêter les Français ». Trois ONG ont saisi la justice en soulignant que la mortalité des motards, 22 fois supérieure en France à celle des automobilistes, était réduite dans les pays appliquant le contrôle technique. Le 17 mai,  le conseil d’Etat impose l’entrée en vigueur du contrôle technique des motos à partir du 1 er octobre 2022, date estimée comme délai raisonnable de mise en œuvre. 1

Macron 2
Le président est réélu. Lors de son discours d’investiture, pour signifier que ce mandat ne serait pas la continuité du premier, il précise l’esprit dans lequel il présidera, « le peuple n’a pas prolongé le mandat qui s’achève. Le peuple a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Et il a promis « d’agir sans relâche » … «agir pour bâtir une puissance industrielle, agricole, ….agir pour faire de la France une grande puissance écologique, … agir pour protéger les Français,… agir … agir... »

Compte tenu du désintérêt que notre « président ancien » a porté sur la sécurité routière, nous craignons que l’engagement du «président nouveau» pour protéger les Français n’inclue pas les Français sur la route. Nous verrons si la Première ministre, Elisabeth Borne, qui s’était dite favorable, en 2020, « à titre personnel » à l’abaissement de la vitesse à 110 km/h sur l’autoroute 2 , saura motiver le « président nouveau », les arguments ne manquent pas :

– pendant son 1 er quinquennat, 15.386 personnes ont été tuées sur les routes françaises, (une ville est rayée de la carte),

– pendant son 1 er quinquennat, l’insécurité routière a coûté 250 milliards d’euros, soit 50 Md€ par an (le budget des armées est de 40 Md€/an),

– depuis 10 ans, aucun progrès (3.268 tués en 2013),

les probables difficultés de l’approvisionnement du pétrole russe et l’urgence de la transition énergétique obligent les décideurs à mettre en œuvre des solutions de bon sens, immédiatement mobilisables, et quantitativement significatives pour se passer du pétrole russe et en ce qui concerne les transports routiers :
limitation des vitesses, réduction des déplacements en voitures, circulations douces, transports en commun, …
Quant à nous, nous rappelons au « président nouveau » que l’Europe, qu’il préside, vise 50% de décès en moins en 2030. 

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !

État des lieux

 

Le bilan
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