Analyse bilan de sécurité routière février 2022

En février dernier le trafic a augmenté de 10% et la mortalité de 20,5%, elle est revenue au niveau d’avant la pandémie. La baisse de la mortalité depuis 1972 est de 3,4% par an. Pendant ce mandat présidentiel cette baisse n’aura été que de l’ordre de 2%, c’est-à-dire que c’est un peu moins mal que durant le mandat précédent. Cette faible baisse, bien au-dessous de la moyenne de ces 50 dernières années confirme que la sécurité routière n’a pas été une priorité du Président Macron. Espérons que le prochain mandat à l’Élysée sera beaucoup plus acquis à notre cause.

Le premier choc pétrolier.

Les anciens se souviennent de ce premier choc pétrolier. Le 6 octobre 1973, Israël célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif. C’est le jour choisi par une coalition arabe menée par l’Egypte et la Syrie pour lancer une attaque militaire surprise contre Israël. L’aide militaire américaine a permis à l’armée israélienne de repousser cette agression. En réaction, les pays arabes membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) décident d’augmenter de 70% le prix du pétrole et de diminuer de 5% sa production. L’Arabie-Saoudite va plus loin et impose un embargo total sur les livraisons destinées aux États-Unis. La baisse de la production de pétrole et l’augmentation de son prix ont contraint la France à repenser sa consommation énergétique.

Depuis la fin des années 50, les limitations de vitesse ont été testées avec succès à maintes reprises. L’industrie automobile voit ces limitations de vitesse comme un obstacle au développement technologique. Face à  l’hostilité des constructeurs et des défenseurs de la liberté de rouler vite soutenus par le Président Pompidou, elles ne sont pas appliquées. En 1972, la France atteint un record de mortalité routière avec 18 034 personnes tuées sur les routes.

Le Premier ministre Pierre Messmer, qui fait de la sécurité routière une question centrale et de la réduction de la vitesse une priorité, utilise ce choc pétrolier comme argument pour faire passer la pilule auprès de tous les Français. Le 3 décembre 1973, le décret « À titre temporaire, la vitesse maximale des véhicules est fixée à 90 km/h sur l‘ensemble des routes et à 120 km/h sur les autoroutes » entre en vigueur, sans vent de contestation, effort national oblige !

Nouveau choc pétrolier : on fait quoi ?

La guerre en Ukraine entraîne une flambée du prix du pétrole. En réaction à l’invasion de l’Ukraine, les États-Unis décident un embargo sur le pétrole russe, le Royaume-Uni s’engage à arrêter les importations de brut et produits pétroliers russes d’ici à fin 2022. Le prix des carburants augmente et se rapproche de la barre symbolique de 2€ par litre, de quoi craindre une pénurie d’or noir et des mesures de rationnement. L’association « négaWatt » qui regroupe des professionnels du domaine de l’énergie, des économistes, des sociologues, des urbanistes, etc., met en commun leurs compétences pour proposer un scénario de transition énergétique et des mesures politiques associées. Dernièrement, elle a proposé quelques solutions de bon sens, immédiatement mobilisables, et quantitativement significatives pour se passer du pétrole russe pour les transports routiers (voir https://negawatt.org/IMG/pdf/220308_note_energie-climat-paix-et-securite.pdf):

  • limitation de la vitesse sur autoroute à 110 km/h,
  • revenir aux 80 km/h, respecter les limitations, voire rouler à 5-10 km/h en dessous,
  • réduire ses déplacements en voiture de 10 %, notamment les trajets courts, soit en enfourchant un vélo, soit en renonçant purement et simplement à un trajet, par exemple en choisissant de tenir une réunion en visioconférence.

Ainsi on pourrait se passer du pétrole russe si les camions et les voitures ralentissaient tous de 10 km/h leur vitesse moyenne, et si tous réduisaient de 10% leur kilométrage annuel. « Ces deux dispositions de sobriété relativement peu contraignantes permettraient d’économiser (…) un peu plus que le montant des importations de pétrole russe », conclut Olivier Sidler, l’auteur du calcul.

Le président de la République a demandé au Premier ministre d’élaborer « un plan de résilience économique et social ». Ce dernier annonce une remise à la pompe de 15 centimes par litre à partir du 1er avril et pendant quatre mois. De plus, il invite les pétroliers à faire un geste complémentaire de 5 centimes.

Conclusion

En 1973, pour contrecarrer le choc pétrolier, le Premier ministre prône la sobriété, il réduit la consommation en diminuant la vitesse de circulation, et ce faisant assure une meilleure sûreté aux usagers de la route.

En 2022, pour contrecarrer le choc pétrolier, le Premier ministre maintient la consommation en finançant aux automobilistes-électeurs riches et pauvres une remise à la pompe, et ce faisant espère calmer les esprits et éviter des débordements.

Les temps changent !

État des lieux

Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 :

Avec la mobilisation de tous, c’est possible !

Le bilan
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