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État des lieux
La fronde des collectivités locales contre l’état est pour l’instant de moindre ampleur qu’annoncé. Selon la Ligue contre la violence routière, qui a synthétisé sous la forme d’une carte des données recueillies dans 93 départements métropolitains, 28 conseils départementaux seulement sont favorables à un retour à une vitesse maximale de 90 km/h sur le réseau secondaire. Un nombre inférieur à celui des exécutifs locaux qui avaient contesté en 2018 le passage aux 80 km/h. « Ce n’est pas la déferlante annoncée, note Chantal Perrichon, la présidente de l’association. Ça confirme que la lutte contre les 80 km/h, souvent menée par des élus LR, était en fait une bataille de com pleine d’arrière-pensées politiques. »
Dans le détail, on note l’existence de noyaux réfractaires, comme dans le centre-ouest, l’est et le centre de la France. « Chacun regarde ce que font ses voisins, commente Chantal Perrichon. Certains y vont de peur d’être pénalisés un jour par les électeurs. »
Une contre-expertise démontre que le département de la Haute-Marne a utilisé des chiffres erronés pour justifier le retour aux 90 km/h.
La Haute-Marne, département classé 89e sur 96 pour le nombre de tués par million d’habitants, est le premier à avoir abandonné les 80 km/h sur 476 kilomètres de routes secondaires. La commission d’experts présidée par le préfet a beau avoir émis 14 avis négatifs sur les 15 tronçons concernés, le retour aux 90 km/h est acté ; ce qui n’est pas surprenant, car ces avis sont purement consultatifs. Très anti-vitesse, la Ligue contre la violence routière a réalisé une contre-expertise minutieuse du rapport d’accidentalité rendu par la Haute-Marne pour justifier son récent virage. Conclusion : il est truffé d’erreurs.
L’association a confronté le nombre d’accidents de la route recensés dans le fichier national des accidents corporels de la circulation (BAAC) à celui mis en avant par la direction départementale des infrastructures, et relève un « complet désaccord » avec les chiffres officiels sur plus de la moitié des voies concernées.
Sur la D384, par exemple, l’étude recense trois accidents dont un mortel de 2013 à 2018, quand le BAAC en dénombre 11, dont 6 mortels. Pareil sur la D619, où les 13 accidents ayant tué 7 personnes de la base officielle passent à 5 accidents pour 2 morts seulement.
Cette sous-estimation s’explique par la décision du département d’exclure du compte « les accidents dont le responsable est sous l’emprise de l’alcool et de la drogue » et « les …
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Selon la Ligue contre la violence routière, qui publie dimanche ses conclusions dans le « JDD », seuls 28 départements sur les 93 de métropole prévoient de revenir aux 90 km/h sur les routes secondaires.
À l’inverse, 38 vont rester limités à 80 km/h sur ces tronçons. Mais 27 hésitent toujours.
Il ne faut pas s’attendre à une volte-face généralisée. Voici la conclusion des données synthétisées par la Ligue contre la violence routière concernant le retour possible à une limitation de vitesse de 90 km/h sur les routes départementales. L’association, qui dévoile ses données dans le Journal du dimanche, n’a comptabilisé que 28 départements, sur les 93 que compte la France métropolitaine, déterminés à revenir à 90 km/h. Pour 38 autres, les panneaux indiquant 80 km/h resteront bien en place.
Dans le détail, ce sont surtout les départements du centre, comme la Creuse, la Corrèze ou le Cantal, et du centre-ouest (Loiret, Cher, Loir-et-Cher, Indre, Indre-et-Loire, etc.) qui sont les plus réfractaires aux 80 km/h. Dans l’est, le Bas et le Haut-Rhin mais aussi la Moselle, la Meuse, la Haute-Marne et la Côte-d’Or font aussi de la résistance.
« Ce n’est pas la déferlante annoncée »
Même si 27 conseils départementaux n’ont toujours pas tranché, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, y voit une victoire. « Ce n’est pas la déferlante annoncée », se félicite-t-elle dans les colonnes du JDD. « J’ai bon espoir que la raison l’emporte enfin. »
La raison… ou la contrainte. Car de fait, les conditions pour repasser à une vitesse maximale de 90 km/h sont drastiques. Il faut notamment fournir des études d’accidentalité pour les tronçons concernés, recueillir les avis, certes consultatifs, de commissions départementales de sécurité routière, et ne pas trop s’embarrasser des avertissements du gouvernement, qui martèle depuis le début qu’une hausse de la mortalité routière postérieure à ce relèvement de la vitesse serait de la responsabilité des exécutifs locaux.
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