Objectif -50% de tués en 2027 vs 2017 : avec la mobilisation de tous, c’est possible !
État des lieux
Emmanuel Macron s’est déclaré ouvert à des aménagements pour faire en sorte que la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires soit « mieux acceptée », marquant un possible revirement de l’exécutif sur cette mesure défendue par son Premier ministre Edouard Philippe.
Rappelons les paroles de Laurent Neumann qui, suite à la publication du JDD de juin 2018 sur les belles routes qui tuent le plus, disait à propos des élus locaux qui prétendent connaître si bien le terrain et les dangers réels des routes de leur secteur « Pourquoi ne savaient-ils pas déjà les conclusions du JDD que 15% des routes, les plus droites, concentrent plus de 50% des morts? Pourquoi n’avaient-ils pas agi pour éviter cela? ».
Rappel: C’était en juin 2018. Le JDD publiait les résultats d’une étude sur l’abaissement de la vitesse à 80 km/h menée pour la Ligue contre la violence routière par Claude Got, professeur émérite de médecine et expert en accidentologie.
Cette étude prouve que dans chaque département 50% des tués sont recensés sur 15% en moyenne de la longueur totale de ses routes.
92 cartes montrent que les plus “belles” routes (souvent droites, en bon état) sont celles qui totalisent le plus de tués. Ce sont également les voies les plus circulées, celles qui ont le plus gros trafic.
Parmi les infox répandues par les anti-80:
1) le soi-disant du risque plus élevé par le 80 km/h à cause des camions. Dans le Journal Officiel du Sénat du 27/12/2018, il y a la réponse à la question écrite n°06303 qui explique que le 80 km/h n’accentue pas l’effet de peloton et n’allonge pas les temps de transport. Par ailleurs, la réduction des vitesses permet des économies de carburant, dont les sociétés de transport seront les premières bénéficiaires.
2) le « comité indépendant » d’évaluation des 80 km/h (CIE) mis en place par l’association 40 millions d’automobilistes publie dans un communiqué diffusé vendredi 25 janvier des supposées analyses, avant même la publication des chiffres officiels. Selon le communiqué officiel de la Sécurité Routière du 25/01/2019 dire que « l’évolution de la mortalité reste inchangée malgré l’entrée en vigueur de la mesure » est un mensonge des prétendus experts d’un comité prétendument indépendant.
Lire l’article sur le site de la sécurité routière
« Monsieur le Président, quand vous indiquez que l’on peut trouver ‘une manière plus intelligente de mettre en œuvre’ la limitation de vitesse à 80 km/h, cette phrase sous-entend un manque d’intelligence chez ceux qui l’ont proposée et décidée. Elle dévalorise la mesure, réduit son acceptabilité et finalement son efficacité. Elle légitime l’absence de respect de cette nouvelle règle. La réussite du 80 km/h est indiscutable: 245 tués en moins de novembre 2017 à novembre 2018.
Lorsqu’il y a eu la mise en place des premiers radars, Jacques Chirac n’a pas eu d’états d’âme. Il n’a pas écouté les conversations des uns et des autres. Il s’est fié à ses experts, il s’est fié à la connaissance et grâce à cela, plus de 40.000 vies ont été sauvées dans notre pays.
Libération 16/01/2019 témoignage
Victime d’un accident de la route, une journaliste exhorte le Président à faire preuve de courage politique en maintenant la mesure d’abaissement de la vitesse.
Votre gouvernement a-t-il bien expliqué cette loi abaissant la vitesse ? Probablement pas.
Je vous trouve, monsieur Macron, d’une démagogie insupportable. Vous préférez aménager les 80 km/h que rétablir l’ISF. Pourquoi ? Parce qu’envisager de retirer cette mesure, car c’est bien cela que vous faites miroiter, ne vous coûte rien. Enfin, ça ne coûte que des vies humaines, des vies abîmées à jamais, des familles détruites – mais ça, vous en préoccupez-vous ?
Le Monde (18/01/2019). L’abaissement de 90 km/h à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires de France et de Navarre est une mesure de bon sens et de salubrité publique. Comme toutes les mesures antérieures, celle-ci a immédiatement provoqué une levée de boucliers des automobilistes et des motards en colère. En dépit de mises en garde multiples, Edouard Philippe est resté inflexible. La limitation de vitesse serait, quoi qu’il lui en coûte, le symbole de sa détermination. Dans l’intérêt général. La fronde des automobilistes, encore attisée à l’automne par l’augmentation des taxes sur l’essence, a servi de creuset à la révolte des «gilets jaunes» qui, depuis plus de deux mois, menace de paralyser l’action du gouvernement. Cette affaire des 80 km/h apparaît comme le miroir grossissant de la violente embardée du quinquennat.
Libération (21/01/2019). La suppression de la limitation de vitesse à 80km/h. On dira qu’elle est impopulaire. Certes, comme l’ont été toutes les mesures prises en faveur de la sécurité routière. Une minorité active obtiendra l’annulation d’une limitation de vitesse destinée à diminuer le nombre de morts et de blessés sur la route. Mais qui représente dans cette affaire les adversaires de la «violence routière», laquelle tue encore des milliers de personnes chaque année? Qui représente les centaines de milliers de familles endeuillées par les accidents de circulation? Personne ou presque dans ces assemblées populaires, qui jugent de l’affaire à partir de leur expérience et non d’un raisonnement national.
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